La Thaïlande veut faciliter la vie des touristes

De nouvelles mesures sont introduites pour simplifier la vie des touristes au quotidien.
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Si le tourisme thaïlandais retrouve peu à peu son pouvoir d’attraction sur les touristes internationaux, les autorités du Royaume essaient de transformer l’essai. Elles introduisent de nouvelles mesures simplifiant la vie des visiteurs au quotidien. Et souhaitent également mettre davantage en lumière l’identité culturelle du Royaume et ses traditions, histoire de faire la différence avec ses voisins.

La présence moindre des touristes chinois en Thaïlande (3,5 millions cette année contre 10 millions espérés en début d’année 2023) oblige en effet le pays à repenser sa stratégie en attirant d’autres marchés. La Thaïlande s’attend cependant à accueillir entre 26 et 27 millions de touristes internationaux en 2023, qui devraient générer des recettes de CHF 53,7 milliards…

Bars, clubs et festivals

Si l’on attend toujours une décision pour étendre le visa à l’arrivée à 90 jours pour de nombreux pays occidentaux, une politique des «petits pas» s’est déjà engagée pour renforcer l’attrait de la destination, telle que l’extension des heures d’ouverture des bars et clubs à 4 heures du matin dans les zones touristiques de Bangkok, Chiang Mai, Pattaya ou encore Phuket. Une telle mesure va certainement attirer les jeunes voyageurs en quête de distraction.

Les festivals vont faire l’objet de plus de promotion. La fête de Loy Krathong – en hiver – se mue peu à peu en festival des lumières tandis que la fête du Nouvel An, Songkran, va bénéficier de sa récente inscription au Patrimoine mondial immatériel de l’Unesco.

Toujours dans cette politique de simplification des conditions de séjour, les passagers étrangers peuvent désormais utiliser les systèmes de contrôle électronique des passeports sur les aéroports de Bangkok Suvarnabhumi et de Don Muang. La mesure, valable au départ et entrée en vigueur le 15 décembre, permet de réduire les temps d’attente – souvent supérieurs à 30 minutes pour les contrôles d’immigration.

Le gouvernement thaïlandais souhaite aussi infléchir en partie sa politique de promotion du pays. Il souhaite mettre davantage en avant le ‘soft power’ thaïlandais. Une stratégie déjà mise en avant il y a une dizaine d’années avec le concept de ‘Thainess’ (ou ’Thaïtude’, pour traduire ce néologisme). Sous le principe de ‘soft power’, le Royaume veut mettre en avant les arts, la mode, les sports, la musique, la gastronomie ou encore le design. Jusqu’à présent, cette politique a surtout servi à la promotion de la gastronomie et des sports comme la boxe Muay Thai.

Budget de plus de 120 millions de francs

Un budget conséquent a été requis par une nouvelle agence de promotion du ‘soft power’, équivalent à CHF 126 millions. Sur cette somme, CHF 17,5 millions serviraient au tourisme, notamment à mettre en avant des destinations secondaires. Beaucoup de destinations en Thaïlande ont le potentiel d’accueillir des visiteurs étrangers, mais généralement en petits nombres. Tels que Lampang ou Phraee dans le nord avec leurs temples et maisons historiques, la pittoresque ville de Chanthaburi dans l’est ou encore Nakhon Si Thammarat et Trang dans le sud.

A côté du ‘soft power’, il sera cependant nécessaire de s’atteler au ‘hard power’  comme les infrastructures de transport (le train par exemple), la formation de guides parlant les langues étrangères ou encore la préservation de l’environnement – un critère devenu essentiel pour les touristes européens. Mais c’est souvent là que le bât blesse…

Luc Citrinot, Bangkok