L’aérien devrait faiblement croître cette année

Selon Cirium, le taux de progression à l’échelle mondiale devrait se situer à 4%.
© Flughafen München GmbH

L’industrie aérienne est de retour. Le nombre de passagers dans le monde s’est rapproché des niveaux d’avant la pandémie, terminant l’année 2023 à seulement 3% des chiffres de 2019. Ce qu’observent désormais les spécialistes, ce sont les revenus passagers, indique L’Echo touristique. Et eux aussi ont atteint des sommets en 2023. La question est maintenant de savoir dans quelle mesure cette reprise des revenus va perdurer et si la reprise de la demande peut se traduire par une rentabilité plus solide de l’industrie.

Car si selon les modèles de trafic établis par Cirium les revenus passagers ont atteint de nouveaux sommets pendant une grande partie de l’année et ont terminé 2023 en hausse de 5% par rapport à 2019, l’optimisme s’accompagne de mises en garde. L’inflation du dollar a augmenté d’environ 20% au cours des cinq années écoulées depuis 2019. Les chiffres de l’année dernière restent inférieurs en valeurs réelles.

Voyages d’affaires à la traîne…

Les entreprises étant non seulement sous pression pour gérer leurs coûts, mais désormais aussi pour atteindre leurs objectifs en matière d’émissions. Selon Cirium, c’est palpable dans les données d’Amadeus et de Sabre, où les réservations affaires des agences ont continué à être inférieures d’environ 30% à celles d’avant la pandémie en 2023. Autre facteur à surveiller, la demande long-courrier, qui a également pris du retard. Mais la très bonne reprise des marchés régionaux (notamment les vols domestiques aux USA)  et nationaux a compensé. Le trafic n’a cessé de s’accélérer depuis que les restrictions liées au Covid ont commencé à être levées à partir du milieu de l’année 2022. Il était en avance sur 2019 pour chaque mois de 2023. Aux USA, les revenus ont augmenté de 17%.

… et l’Asie également

L’Europe occidentale a suivi une trajectoire similaire mais avec un décalage, après sa réouverture un peu chaotique à l’été 2022. Les RPK ont augmenté de 6% dans la région alors que les réseaux routiers ont continué à se développer. Et bien que les volumes de passagers aient terminé l’année en baisse de 2% par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, la croissance des revenus a été robuste, terminant l’année en hausse de 9%.

 

En Asie, le rythme de la reprise commence à se calquer sur les marchés occidentaux. Le nombre de passagers dans la région était inférieur de 12% à 2019, soit 6 à 12 mois de retard sur les marchés intérieurs américains et européens. Mais la reprise s’installe, avec des revenus comparables à ceux de 2019. La reprise en cours en Asie devrait contribuer à maintenir le trafic mondial à la hausse jusqu’en 2024.

Les airlines capables de répondre à la demande?

La plus grande question est peut-être de savoir si les compagnies aériennes seront capables de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande, d’autant plus que les coûts continuent d’augmenter. La nature sans précédent de la pandémie, suivie par les conflits armés en Ukraine et au Proche-Orient, ainsi que la pression croissante autour de la durabilité, pourraient freiner l’enthousiasme pour l’ajout de sièges dans un marché incertain.

À l’horizon 2024, le calendrier prospectif du Cirium estime que la croissance de la capacité restera modeste, autour de 4%. Et sera probablement en retard d’un point ou deux sur la demande. (TI)