Le secteur aérien devrait retrouver du poil de la bête en 2023

Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le secteur aérien devrait afficher un bénéfice dans son ensemble en 2023. Les bénéfices resteront cependant très faibles ailleurs qu’aux USA.
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Depuis le début de la pandémie, les compagnies aériennes ont perdu un total de 185 milliards de dollars: en 2022 les pertes ont atteint 6,9 milliards contre 42 milliards en 2021 et 137,7 milliards en 2020.

Selon une analyse de Business Traveller, les airlines vont enfin retrouver le chemin des profits en 2023 avec un bénéfice prévu de 4,7 milliards de dollars. Mais ce profit restera très faible par rapport au chiffre d’affaires prévu: 779 milliards soit à peine 0,6% de rentabilité. Selon l’IATA, une hausse moins forte des cours du pétrole et la poursuite de la hausse de la demande seront les principaux moteurs de cette embellie. La demande pour le trafic passagers ne devrait atteindre cependant que 85,5% des niveaux de 2019.

L’Amérique du Nord en tête

En termes de régions, les compagnies nord-américaines ont été les seules à afficher des profits en 2022 et continueront sur leur lancée. Deux régions redeviendront bénéficiaires: l’Europe et le Moyen-Orient, tandis que l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie-Pacifique resteront dans le rouge. L’Amérique du Nord est la région qui profite le plus de la reprise économique, l’Europe souffrant de prix de l’énergie trop élevés.

Les compagnies américaines vont afficher des profits de 11,4 milliards en 2023 contre 9,9 milliards en 2022, avec un quasi-retour aux niveaux d’avant la pandémie (98,9% de la capacité de 2019).

Maigre retour aux profits en Europe

Par rapport aux USA, les compagnies européennes font pâle figure avec un profit de seulement 621 millions de dollars contre une perte de 3,1 milliards en 2022 – les compagnies proposeront 89,1% des capacités d’avant le Covid. La guerre en Ukraine est notamment très pénalisante pour les trajets est-ouest et le trafic vers la Russie a été presque totalement suspendu hormis via quelques hubs hors UE comme Istanbul. La région du Moyen-Orient redeviendra également profitable avec 268 millions de bénéfice contre 1,1 milliard de pertes en 2022.

Pour l’Asie, 2023 ne sera pas encore l’année d’une amélioration avec une perte prévue de 6,6 milliards, certes plus faible qu’en 2022 (10 milliards). Enfin l’Amérique latine affichera une perte réduite de 795 millions en 2023 (-2 milliards en 2022) et l’Afrique une perte de 213 millions contre moins 638 millions en 2022.

Les voyages en avion restent plébiscités

Dans le cadre d’un sondage 91% des voyageurs ont estimé que les liaisons aériennes étaient critiques pour l’économie et que les voyages aériens étaient nécessaires pour la vie moderne. 87% estiment que les voyages aériens ont un impact positif sur les sociétés. On est loin de la vision des ayatollahs verts mis pourtant fortement en avant dans les médias.

La demande pour des voyages internationaux restera très forte en 2023 malgré la guerre en Ukraine qui provoque une forte baisse des voyages intra-européens vers l’Est.

Inflation et pouvoir d’achat des ménages

L’augmentation des capacités de raffinage en 2023 devrait donner du répit aux airlines. L’inflation devrait cependant se poursuivre mais sans doute à un niveau plus faible, ce qui renforcer les problèmes des compagnies aériennes en réduisant le pouvoir d’achat des clients. Ce sera là le principal défi 2023: la demande restera-t-elle forte comme en 2022 alors que l’inflation rogne sur le pouvoir d’achat?

Le haut niveau du dollar ajoutera des coûts à la plupart des compagnies non- américaines dont les achats sont principalement payés en billets verts. Quant au Covid, cela s’annonce plutôt bien, le virus n’étant plus une menace dans la plupart des pays du monde.

(TI)