Les décisionnaires face au rejet de la loi sur le CO₂

Leurs réactions au lendemain du verdict sorti des urnes.
CO2 Kondensstreifen Flugzeug
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Les Suisses ont rejeté la loi sur le CO₂ par 51,6% des voix. Pour la ministre de l’Environnement Simonetta Sommaruga, le rejet de la nouvelle loi sur le CO₂ est un véritable camouflet, comme pour la grande majorité des partis qui soutenait le texte à l’exception de l’UDC. Dans le secteur du voyage, les avis sont partagés.

Les résultats du sondage effectué en avril dernier par TRAVEL INSIDE montraient que pour plus de deux tiers des participants (67,4%), la taxe sur le CO₂ aurait eu un impact sur les réservations de l’aérien, même si un peu plus d’un quart (28,6%) n’estimait que cela ne toucherait que les passagers de la classe économique, plus sensibles à la question du prix. Pour mémoire, le tarif proposé par le Conseil fédéral oscillait entre CHF 30 et CHF 120 en fonction de la classe réservée.

Le «non» à la loi sur le CO₂ a déclenché des réactions. TRAVEL INSIDE a pris le pouls de cinq décisionnaires du secteur au lendemain du scrutin.

Walter Kunz, Directeur de la Fédération suisse du voyage

 «La FSV a déjà pris position en 2019: sur le principe, il n’y a rien à dire contre une taxe sur le CO₂, à condition que ces taxes aillent à la recherche et au développement des énergies renouvelables. La proposition a vraisemblablement échoué auprès de la population en raison de la redistribution des fonds et de la bureaucratie supplémentaire qui lui est associée. Les décisions prises à une courte majorité, quel que soit le camp dans lequel on se trouve, doivent être respectées.»

Kurt Eberhard, Président de TTS

«Le rejet de la loi sur le CO₂ par l’électorat n’est pas un rejet fondamental pour plus de durabilité. La taxe sur le trafic aérien prévue par la loi était un compromis fédéral typique qui n’a pas réussi à convaincre. Un temps précieux est maintenant perdu, mais il peut être utilisé pour soumettre une proposition convaincante au peuple suisse. Le tourisme ferait bien de continuer à s’occuper intensivement de cette question malgré le rejet de la proposition. Le tourisme sans durabilité ne fonctionne pas. Cela inclut également la réduction des émissions de CO₂.»

Laura Meyer, CEO d’Hotelplan Group

«La question de la durabilité est importante pour nous. Depuis de nombreuses années, nos clients ont la possibilité de compenser les émissions de CO₂ qu’ils génèrent en prenant l’avion. L’argent est directement affecté à des projets de protection du climat. Nous prévoyons également d’intensifier à l’avenir notre engagement en faveur de la durabilité.»

Dieter Zümpel, CEO de DER Touristik Suisse

«Les décisions populaires doivent être pleinement respectées. La question de savoir quelle contribution obligatoire les passagers aériens apporteront à l’avenir à la réduction des émissions mondiales de CO₂ reste pour l’instant sans réponse. DER Touristik Suisse préfère que la poursuite de l’élaboration de cette réglementation soit coordonnée au niveau international afin d’éviter les désavantages pour la place économique suisse. Nous tenons également à souligner les instruments existants qui permettent à nos clients de voyager de manière plus respectueuse du climat: la compensation des émissions de CO₂ sur une base volontaire et la gamme toujours plus large de services ferroviaires proposés par notre spécialiste des voyages de proximité Frantour Railtour.»

Philipp von Czapiewski, Managing Director de TUI Suisse

«La question de l’environnement et de la durabilité est extrêmement importante et doit continuer à être discutée et poursuivie de manière durable. La modification proposée de la loi a soulevé certaines questions concernant la comparaison internationale ainsi que l’utilisation des taxes perçues. Pour cette raison je peux comprendre le résultat. Même si cette loi a été rejetée, nous sommes déjà engagés chez TUI dans la durabilité environnementale, économique et sociale par le biais de notre stratégie de durabilité et de notre fondation TUI Care.»

(TI)