Les trois-quarts des Boeing 737 MAX 9 cloués au sol

Le détachement d’une porte sur un appareil d’Alaska Airlines a des conséquences directes sur les compagnies utilisatrices.
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À la suite du détachement en vol d’une porte d’issue de secours sur un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie américaine Alaska Airlines, la Federal Aviation Administration (FAA) a ordonné qu’une vérification soit faite sur les appareils du même type avant tout prochain vol, soit 171 appareils à travers le monde, indique L’Eco touristique. L’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA) a repris la même consigne, applicable ainsi aux B737 MAX 9 immatriculés en Europe.

Pour l’instant, les éléments connus sont peu nombreux. Vendredi en début de soirée, peu après le décollage d’un vol Alaska Airlines depuis l’aéroport de Portland, une porte s’est ouverte et détachée du fuselage en plein vol, selon l’agence américaine chargée de la sécurité des transports, le National Transportation Safety Board (NTSB). Il s’agit d’une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu’un hublot, a précisé le NTSB, une configuration proposée par Boeing aux clients qui le demandent. Ces modèles ont la porte du milieu bouchée, selon la directive de la FAA publiée sur son site.

L’appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d’équipage, était alors à près de 5000 m d’altitude. L’avion est rapidement retourné à Portland et l’incident n’a fait que quelques blessés légers.

United Airlines, qui possède la flotte de 737-9 la plus importante au monde, a annoncé à l’AFP laisser au sol 46 appareils, 33 ayant déjà été examinés. Alaska Airlines a précisé sur X (ex-Twitter), qu’après avoir inspecté plus du quart de sa flotte de 65 appareils 737 MAX-9, elle n’avait encore trouvé aucun «élément préoccupant». Les compagnies Aeromexico, Copa Airlines (21 appareils) et Turkish Airlines (5 Boeing 737 MAX 9) ont elles aussi annoncé avoir cloué leurs avions au sol pour vérifications.

La loi des séries pour Boeing

L’incident est un nouvel épisode d’une série noire pour le 737 MAX, avion-vedette de Boeing, qui a connu ces dernières années une série de problèmes techniques et deux catastrophes aériennes: ces dernières ont fait 346 morts en octobre 2018 et mars 2019, entraînant l’immobilisation au sol du 737 MAX durant 20 mois et l’imposition de changements dans le système de contrôle en vol.

Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil. A fin décembre, le constructeur avait livré plus de 1370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes dépassait les 4000 unités. (TI)