L’Unesco réussit à bannir les navires de la Sérénissime

Sous pression, le gouvernement italien a finalement cédé: les gros navires de croisières ne seront plus autorisés à entrer dans Venise à partir du 1er août.
Oceania Cruises Marina Venedig
Oceania Cruises. Foto/photo: zVg/màd

Sommé par l’Unesco, Rome a cédé et décidé d’interdire les gros navires à venis dès le début août. Cette mesure concerne les bateaux de croisière de plus de 25’000 tonnes de jauge brute, de 35 mètres de tirant d’eau et de 180 mètres de long. Le bassin et le canal de Saint-Marc leur seront interdits, comme d’ailleurs le canal de la Giudecca. Les navires devront s’amarrer dans le port industriel de Marghera dès le début août. Cette directive ne sera pas étendue aux navires pouvant accueillir un maximum de 200 passagers.

Toutefois, le gouvernement estime qu’il ne s’agit que d’une solution temporaire. À long terme, il compte sur un nouveau terminal permanent à l’extérieur de la lagune de la ville historique.

Si Rome a cédé, c’est sous la menace de l’Unesco: si les paquebots continuaient d’être autorisés à Venise, la Sérénissime serait classée au Patrimoine mondial en péril. Ce changement devait être entériné lors de la réunion du comité de Patrimoine mondial de l’Unesco, qui débute demain en Chine. Une telle décision constituerait un premier pas avant la radiation.

Selon une étude de l’Université Ca’Foscari citée par le quotidien La Liberté, l’industrie des croisières représente 3,26% du PIB de Venise (150 millions d’euros par année) et 4,11% de l’emploi, soit 4500 personnes. Pour éviter de se mettre en porte-à-faux avec les professionnels des croisières, le gouvernement italien a promis une enveloppe de 157 millions d’euros pour indemniser les professionnels locaux et les compagnies maritimes. (DS)