Précédées à 8 heures 30 ce matin par l’intervention de Dominika Lange, Director Sales & Marketing Switzerland de Costa Croisières et Aida Cruises, qui a rappelé le véritable boom que connaît le segment des croisières, marqué aussi par un nombre impressionnant de navires en passe d’être lancés ou en construction, les assises annuelles ont ensuite suivi leur ordre du jour purement formel et sans surprise.
En préambule, le président Max. E. Katz a fait honneur aux femmes en saluant le Travel Personality Award obtenu cette année par Jacqueline Ulrich en Suisse romande et, il y a trois jours, par Verda Birinci-Reed en Suisse alémanique. Une année difficile et volatile marquée par la Coupe du monde de football, qui a pesé sur les réservations d’un été caniculaire, mais qui peut finalement être qualifiée de bon cru pour l’industrie des voyages, avec une nette embellie sur plusieurs destinations pénalisées ces dernières années par des troubles politiques (Egypte, Tunisie et Turquie).
Cette industrie qui de nouveau dû faire face aux conséquences directes de fâcheux événements extérieurs: faillite d’Air Berlin/Niki, puis déconfiture de la compagnie régionale Skywork Airlines, avec de la part de la FSV un message extrêmement clair en matière de couverture des fonds de la clientèle à imposer rapidement aux airlines, à l’image des obligations imposées aux agences de voyages et aux TOs. Le message de Max E. Katz adressé à Lufthansa Group et Swiss est tout aussi clair: renouer avec un vrai partenariat avec les agences et les spécialistes des voyages d’affaires, partenariat fortement remis en cause par le manque de transparence qu’entraîne la disparition de certains tarifs des GDS.
En termes de digitalisation, Max E. Katz en a profité pour articuler des chiffres impressionnants: Booking Holdings a réalisé en 2017 un volume de total de réservation de 81 milliards de dollars US, tandis que le volume dégagé par Expedia Group a atteint 91 milliards au cours des douze derniers mois. D’où l’importance pour les agences d’avoir le courage de se réinventer. Car celles qui ne s’adaptent pas encourt un risque important: la Suisse comptait 3706 agences de voyages en 2000, dont 880 membres de la FSV; cette année, le paysage se compose de 1656 agences, dont 684 sont affiliées à la Fédération, soit un chiffre plus qu’honorable par rapport ä celui d’il y a 18 ans,
Points formels
Les comptes 2017/18 sont bouclés dans les chiffres noirs, avec un résultat de CHF 27’693.- contre une perte budgétée de CHF 27’970.-. Pour le nouvel exercice 2018/19, la FSV budgétise une perte de CHF 22’044.-. Décharge au comité est accordée par les membres de la FSV. Le rapport du directeur et des experts est lui aussi accepté ä l’unanimité. Les cotisations annuelles inchangées sont elles aussi acceptées, comme le budget 2018/19.
Intervention de Dominique Evéquoz
Le patron de Discovery Voyages propose de différencier les subventions et les montants remboursés aux entreprises formatrices. Cette simplification s’effectuerait en facturant directement les frais aux fonds cantonaux de formation professionnelle. Walter Kunz, directeur de la FSV, indique que ce point sera débattu en comité, mais qu’il est difficile de changer une façon de faire pour six apprentis valaisans.
Trafic aérien: rien ne sera plus comme avant
La question cardinale pour la branche est claire, selon Marcel Herter, Expert Trafic aérien: quel contenu les airlines proposeront-elles aux agences de voyages dans ä court et moyen terme? Des changements bien réels se profilent au niveau de la distribution avec la NDC, véritable serpent de mer depuis maintenant sept ans.
Dans le cadre de la NDC, les airlines ont pour objectif déclaré d’ouvrir de nouveaux canaux de vente, ainsi que de différencier les offres sur une base individuelle, en fonction des personnes et des canaux. Mais la NDC permet aussi de varier les tarifs pratiquement ä l’infini et de gérer les places disponibles en augmentant ou en baissant les prix. Et avec son Continuous Pricing, Lufthansa Group franchit une nouvelle étape dans cette voie. Et contrairement à la distribution traditionnelle via les GDS, la composition des prestations reste dans le système central de l’airline lors d’une connexion Direct Connect sur la base du standard NDC.
Politique: pourquoi quatre garanties de voyage?
Revenant sur l’approbation sans opposition de la motion Markwalder par le Conseil des Etats, André Lüthi, Expert du domaine Politique, a rappelé que les agences sans garantie des fonds de la clientèle pourront enfin faire l’objet de sanctions. C’est au Conseil fédéral de présenter maintenant un projet de modification de la loi sur les voyages à forfait afin que lesdites sanctions puissent être prononcées. La FSV part du principe qu’un délai de deux ans s’écoulera jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi. Mais André Lüthi n’en lance pas moins un pavé dans la mare: pourquoi un pays de la taille de la Suisse s’offre-t-il le luxe de disposer de quatre garanties de voyages?
Max E. Katz réélu à la présidence
Le président Max E. Katz comme le membre du comité Martin Wittwer (CEO de TUI Suisse) ont été logiquement réélus pour nouveau mandat de trois ans. Par son engagement sans faille, son dynamisme et son entregent, le président fait en effet l’unanimité depuis sa première élection. Martin Wittwer, au comté depuis l’an 2000, a d’ailleurs salué les qualités du président réélu, précisant que sans lui il ne se serait peut-être pas représenté après tant d’années.
A Europa-Park l’année prochaine
Après la présentation de Monika Bandi Tanner (Université de Berne) sur le «Future of Travel Agency» avec tous les défis et les chances que cela implique, et avant l’exposé vivant et imagé de Borris Brandt, directeur d’Aida Entertainment à Hambourg, la destination de l’assemblée 2019 a enfin été dévoilée: ce sera Europa-Park et son nouveau parc aquatique, Rulantica, qui ouvrira au début novembre de l’année prochaine. La 92e assemblée générale de la FSV prendra donc le chemin de Rust, les 22 et 23 novembre 2019.
(DS, quelque part en Méditerranée)
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