Parmi le florilège de destinations de Départ Voyages, Cuba occupe une place de choix. Stéphanie Degallier, directrice du tour-opérateur aujourd’hui basé à Vevey, confirme que la destination est sur la bonne voie. «La reprise s’est confirmée au cours de l’année 2022, de manière substantielle à compter réellement du mois de mars. Aujourd’hui, le taux d’occupation varie selon les établissements et les sites. Sur La Havane, pendant la haute saison, la moyenne oscille entre 50 et 60% de ce qui est la «norme» d’avant Covid.»
Entre réouverture et rénovations
La situation n’est cependant pas générale. «Certains hôtels ou hostals font quasiment le plein, d’autres ont plus de mal à attirer la clientèle ou sont encore fermés, profitant de cette reprise partielle pour effectuer des rénovations, embellissements ou offrir des services additionnels. Sur la région de Viñales, de nombreuses casas particulares se sont équipées de groupes électrogènes afin de compenser les potentielles coupures d’électricité qui ont été mises en place par les autorités dans différentes parties du pays, depuis que le conflit entre la Russie et l’Ukraine a démarré.»
La géopolitique n’est pas le seul défi que le tourisme doit relever. «Cette même région a repris une vie normale après quelques semaines compliquées suivant le passage de l’ouragan Ian. La partie occidentale offre une qualité de service, tant sur le plan des hébergements que de la table, qui réserve d’excellentes surprises, essentiellement lorsque l’on s’adresse au secteur privé. De nouveaux hostals et paladares (restaurants), offrent désormais une prestation de très grande qualité, tant sur le plan de l’ambiance que du service.»
Tarifs stables, services plus ou moins rétablis
Les tarifs n’ont pas connu de flambée. «En ce qui concerne les hôtels, casas particulares ou hostals, comparés à l’avant Covid, les prix sont demeurés globalement stables, toujours avec quelques exceptions, et l’on peut même profiter d’opérations commerciales ponctuelles «agressives» de certains partenaires hôteliers. Les prix des prestations terrestres n’impactent donc pas à ce jour la demande.»
L’état des services n’est pas le même sur toute l’île. «La quasi-totalité des services et infrastructures sont actives sur la partie occidentale. Reste la partie orientale, qui a pris du retard et pour laquelle nous avons sélectionné les établissements présentant les garanties d’une qualité de service correspondant aux attentes de nos clients. De nouveaux établissements hôteliers ont ouvert avec une qualité de service que nous avons eu l’opportunité de vérifier à La Havane, Varadero, Trinidad et Cayo Santa Maria notamment. Dans la capitale, de nombreux hôtels sont en construction ou en restauration totale et seront opérationnels dans le courant 2023 ou au début 2024.»
USA: système D en action
Le placement de Cuba sur la liste d’état soutenant le terrorisme par les USA et sa conséquence sur l’ESTA n’est pas passé inaperçu et un impact a bel et bien été observé dans un premier temps. «Aujourd’hui, il y a une solution simple. Le visa se délivre par un tampon sur la carte de tourisme par les autorités douanières cubaines, et sur demande spécifique du passager, plus aucun tampon ne figure sur le passeport. Les inquiétudes en ce sens sont désormais très rares et ne posent plus un réel problème à la condition que l’on sache démystifier la situation et rassurer les clients sur ce que nous avons pu tester déjà à plusieurs reprises.»
Le conseil du spécialiste
«Aujourd’hui plus que jamais, Cuba offre des possibilités qualitatives que nous ne pouvions proposer avant la pandémie. Ceci est un paradoxe incompréhensible pour la plupart d’entre nous, quand on regarde les difficultés que rencontre le peuple cubain au quotidien. Pour les touristes, plus de luxe, plus de service, des lieux où l’ambiance, la qualité de la table sont comme on dit à Cuba «espectacular». Mais en parallèle, le manque de papier toilette, de médicaments, d’huile dans les magasins sont le quotidien des locaux. Pénuries que les clients qu’ils logent dans des hôtels ou des casas particulares ne vivront pas, à condition que la sélection des hébergements ait été faite au préalable par nos équipes locales.»
Pour Stéphanie Degallier, il faut aussi découvrir la destination sous l’angle moderne. «Il est important de proposer Cuba de manière différente, ne pas offrir seulement «le Cuba de toujours» avec les clichés (rhum, tabac, salsa, vieilles américaines, le Che, Buenavista Social Club). Le Cuba d’aujourd’hui mérite d’être mis en avant avec l’offre très riche des talents artistiques que l’on peut découvrir, des activités comme le vélo, le kitesurf, des cours de cuisine, la découverte du graff cubain. Par le biais de notre agent local, nous offrons à notre clientèle un service de conciergerie sur place qui contribue à découvrir les nouvelles facettes du pays.»
(Cédric Diserens)
Imprimer
