Loyers commerciaux: tous ne sont pas à la même enseigne

Si une solution semble avoir été trouvée du côté du canton de Vaud, l’Asloca déplore l’absence d’une solution au niveau national.
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Selon les premiers résultats de notre sondage en ligne, la majeure partie des agences n’ont soit pas encore trouvé d’accord concernant leur loyer, soit elles indiquent être dans l’obligation de régler l’entier du loyer. Le renoncement à l’entier du loyer ou à une partie seulement sont des mesures qui font figure d’exception, la solution la moins défavorable privilégiée étant l’octroi d’un délai.

Une solution pour Vaud

Vendredi, l’Asloca Vaud annonçait qu’une solution avait été trouvée et qu’un accord «raisonnable» avait été conclu entre bailleurs, locataires et l’Etat de Vaud. Celui-ci «permet d’alléger la charge locative des petits commerces et des cafés-restaurants pour les mois de mai et juin.» Concrètement, les locataires concernés ne verseront que le quart des loyers de mai et juin 2020. Le solde est pris en charge par les bailleurs et le Canton. L’Etat s’engage à hauteur de 20 millions de francs, pour autant que les bailleurs s’impliquent pour le double. La mesure s’applique aux loyer mensuels nets n’excédant pas 3500 francs (5000 pour les cafés-restaurants).

Si l’Asloca Vaud se réjouit qu’une issue ait été trouvée, elle regrette qu’un allègement n’ait pas été appliqué dès la fermeture ordonnée des locaux. L’association va cependant rester vigilante: «Observant que le décret porte sur les seuls loyers de mai et juin, l’Asloca Vaud se réserve le droit d’intervenir pour un renouvellement de l’accord, au cas où les fermetures devaient être reconduites – en raison d’un rebond de la pandémie par exemple.»

La CCIG interpelle le Conseil d’Etat

A Genève, la CCIG (Chambre de Commerce et d’Industrie Genevoise) a adressé vendredi une lettre ouverte au Conseil d’Etat pour solliciter des mesures additionnelles «urgentes pour l’économie genevoise». Tout en reconnaissant le paquet de mesure annoncé par la Confédération pour assurer les liquidités des PME, ainsi que la proactivité et l’engagement du Conseil d’Etat, la CCIG souligne que cela ne couvrira que les besoins immédiats et sera insuffisant pour une part importante des entreprises.

Une enquête menée auprès de ses 2500 membres a confirmé que certaines professions libérales et sociétés, en particulier les plus petites, ne bénéficieront pas nécessairement de cette aide. Dix mesures complémentaires ont ainsi été proposées dans la lettre ouverte adressée au Conseil d’Etat. Parmi celles-ci, on relève la nécessité d’observer «avec attention les effets du déconfinement par paliers, en particulier pour les commerce et étudier, en cas de nécessité, la possibilité de prolonger le dispositif de prise en charge symétrique des loyers inférieurs à 3’500 francs». L’amélioration du délait de franchissement des frontières pour les travailleurs frontaliers est également une mesure demandée.

La CCIG demande également qu’un soutien soit apporté aux acteurs du tourisme «notamment les hôtels […] et défendre le secteur du transport aérien, sans condition, ne serait-ce que pour son apport essentiel à la Genève internationale». La CCIG relève enfin qu’un certain nombre d’entreprises locataires de l’Etat attendent un discours clair de la part du canton concernant leurs loyers et qu’il engage systématiquement toutes négociations utiles avec ses locataires quant au règlement des loyers de ses locaux commerciaux.

Toujours pas de solution nationale

Début avril déjà, le canton de Neuchâtel a annoncé qu’il renonçait aux loyers commerciaux des biens lui appartenant pour les mois d’avril et de mai, tout en invitant les autres acteurs économiques à en faire de même. Vendredi dernier (17 avril), l’Asloca a interpellé Guy Parmelin pour qu’il réunisse à nouveau «les partenaires sociaux du logement dans une formule adéquate afin d’ouvrir les négociations». Carlo Sommaruga, président de l’Asloca, en appelle à trouver une solution nationale. (TI)