Participation record à St-Gall (Edition 2007-07)

Organisée par le mensuel «travel manager» sous l’égide de l’Olma, la 18e Journée Touristique de St-Gall (JTSG) a été suivie par plus de 310 décisionnaires.

Josef Felder, CEO de l’Aéroport de Zurich, a ouvert les débats en insistant sur l’importance de la plate-forme qu’il dirige, dans l’optique de l’initiative populaire «Pour une politique aéroportuaire réaliste» visant à plafonner le nombre de vols. Cette initiative réduirait à néant les chances de croissance du trafic aérien suisse alors que les prévisions pour les vingt-cinq prochaines années font état d’une augmentation de 3,9% dans notre pays. Le leitmotiv de Felder est clair:  «Le trafic aérien n’est pas une fin en soi.» Etant donné que tout le monde en profite, directement ou indirectement, le directeur de l’Aéroport de Zurich s’interroge sur la légitimité d’une telle initiative lancée localement.

Airlines «suisses»
La scène suisse des compagnies aériennes compte aujourd’hui divers acteurs au positionnement différent. La redistribution des cartes qui a marqué le passé récent du transport aérien Suisse, l’essor des Low Cost Carriers et de la distribution sur Internet ont contraint les compagnies aériennes à repenser leur positionnement. Que sont devenues les compagnies des quatre représentants présents – Rudolf Schumacher (Swiss), Markus Seiler (Hello), Bruno Dobler (Helvetic) et Stefan Gutknecht (Air Berlin)?

Air Berlin se définit comme un Low Cost dont le service est comparable à celui d’une compagnie de ligne. Helvetic, qui a rompu avec le modèle Low Cost, se qualifie comme une compagnie desservant des destinations touristiques que d’autres ne proposent pas, et traitant une importante clientèle ethnique sur le court et le moyen-courrier. Quant à Hello, elle est active dans le segment charter et celui du wet-lease, notamment à Malte et en Islande. Selon Rudolf Schumacher, Swiss continue de se positionner comme la compagnie nationale et le transporteur de qualité en Suisse.

Toujours est-il que le profil évolue: Swiss réalise entre 5 et 6% de son chiffre d’affaires dans le charter et doit sur certains axes appliquer des tarifs Low Cost pour rester compétitive. Helvetic est aussi active dans le wet-lease (pour Swiss). Si Hello reste fidèle à sa ligne (seules les niches garantissent la flexibilité), Air Berlin estime que le mélange de plusieurs modèles commerciaux décidera du succès futur.
Si trois compagnies jouent sur les mots en mettant en avant leur «suissitude», Stefan Gutknecht n’hésite pas à déclarer que l’avenir du transport aérien suisse est en mains allemandes.

Quelle distribution?
Urs Riedener, responsable du département Marketing de Migros, n’a éprouvé aucune difficulté à séduire son auditoire par la présentation détaillée de l’approche du numéro un de la grande distribution.

Une approche qui n’est pas toujours applicable aux voyages, comme en témoignent les avis de Simon Lehmann (Interhome), André Lüthi (Globetrotter) et Gianni Moccetti (Kuoni). Toutefois, les quatre s’accordent à penser que le personnel et ses compétences professionnelles forment la valeur ajoutée de la distribution dite stationnaire. «Un client qui attend un vrai conseil se rendra aussi dans une agence sis au quatrième étage d’un immeuble», lance André Lüthi. Ce à quoi Gianni Moccetti rétorque que Kuoni exploite aussi des agences à l’étage, où la clientèle est en majorité celle du segment Premium.

Toujours est-il que les agences, pour se distinguer, devront jouer sur la fibre émotionnelle en mettant l’accent sur des guides de voyages de qualité et sur d’autres produits affinés.

Dominique Sudan

Hôtels: guerre des prix?

Marcus Bernhardt (Steigenberger Hotels) et Reinhard Wick (hotel.de) ont abordé la distribution hôtelière et de la «guerre» des prix à laquelle on assiste parfois.

D’une façon générale, il est clairement établi que les hôtels devraient limiter leur approche sur le web à quelques portails seulement – la consolidation concernera aussi ce secteur en Europe où l’on estime que seuls cinq à six portails dignes de ce nom existeront à très moyen terme. Quant aux portails, ils pourraient être très intéressants pour les agences de voyages en raison de la richesse de leur offre.   

DS