La branche triple son rendement (Edition 2006-37)

Le rendement net s’améliore et la tendance à la reprise est confirmée: telles sont les conclusions de l’étude «Marché suisse du voyage» menée depuis six ans par le Credit Suisse et la FSAV.

«Sur les 776 questionnaires envoyés cette année, 460 ont participé à l’enquête qui est tout à fait représentative. Le taux de réponses (59% contre 75% en 2005) a baissé en raison de la réduction de la marge d’erreur due à l’envoi du questionnaire sur Internet», précise Frédéric Junod, au Credit Suisse Zurich. L’année dernière, les agences de voyages suisses ont augmenté en moyenne leur chiffre d’affaires brut de 5,7%, à plus de 5,4 millions de francs. Après 2004, la tendance à la hausse s’est donc confirmée l’année passée, l’effondrement de la demande suite au 11 septembre 2001 et le ralentissement de l’économie qui suivit en 2002 et 2003 semblant désormais oubliés. Autre élément de satisfaction pour les agences: leur rendement brut a triplé en une année, passant de 0,7% à 2,1%.

«En comparaison à d’autres secteurs de l’industrie, cette valeur demeure très basse. Mais pour notre branche, l’augmentation est énorme. Ce qui est déterminant, c’est que la rentabilité a pu être triplée. Et un taux supérieur à 2% constitue un excellent résultat pour notre secteur», analyse Walter Kunz, directeur de la Fédération suisse des agences de voyages (FSAV).
Le chiffre d’affaires brut par poste de travail à plein temps a également pu être augmenté pour la deuxième année consécutive: il se monte à plus de 1,1 million de francs par employé, le nombre moyen de collaborateurs par agence se montant à 4,8 personnes, dont 75% de femmes.

L’année passée, les analystes du Credit Suisse ne s’étaient pas trompés, qui parlaient de signes avant-coureurs positifs et de conjoncture favorable pour le secteur des voyages: le chiffre d’affaires des agences de voyages est estimé, par extrapolation, à 12,5 milliards de francs pour 2005, résultat correspondant à une hausse de 10% par rapport à l’année précédente. Et pour 2006, le chiffre d’affaires des agences devrait croître encore plus rapidement et maintenir cette tendance l’année prochaine, pour autant qu’aucun événement exogène ne perturbe la demande. Les agences se doivent aussi d’adapter leur offre à la demande en tenant compte des segments les plus tendance ou qui généreront une demande accrue à moyen terme.

Dominique Sudan