L’AIG à l’heure de Schengen (Edition 2009-14)

Le 29 mars, l’Aéroport International de Genève a vécu un double changement d’heure: passage à l’heure d’été et à celle de Schengen.

Thierry Nossent peut enfin respirer. Responsable des concessions
aéronautiques et chef du projet Schengen, il voit finalement la
concrétisation de son travail sur le dispositif Schengen. «Pour en
arriver là, nous avons dû élaborer un plan qui tenait compte des
principales contraintes à intégrer: définition de zones Schengen et
non-Schengen, séparation des flux passagers, exemption des contrôles de
documents pour les passagers à l’intérieur de l’espace Schengen,
passages dédiés pour les détenteurs de passeports européens et maintien
des contrôles douaniers.»

60% du trafic de l’AIG est à destination ou en provenance de l’espace
Schengen. Sur le 40% des passagers à destination ou en provenance de
destinations hors Schengen, un peu moins de la moitié vient ou se rend
au Royaume-Uni. «Nous devions trouver une solution qui permette de
répondre à la grande affluence hivernale de ce marché.»

La logique géographique a attribué aux satellites 30 et 40 le rôle de
zone non-Schengen. Des guérites ont été installées à l’extrémité du
couloir souterrain y conduisant. L’extrémité de l’aile gros porteurs
devient également une zone non-Schengen. Enfin le satellite 10,
récemment inauguré, devient quant à lui une zone flexible. «Nous
pourrons utiliser le satellite 10 pour les jours
de forte affluence et le transformer en fonction des besoins en zone non-Schengen.»

Pratiquement, les changements pour les passagers devraient se faire en
douceur. «Il faut être conscient que l’entrée dans l’espace Schengen ne
veut pas dire qu’il n’y a plus besoin de documents d’identité pour
prendre l’avion. Les compagnies ont toujours la nécessité de contrôler
si le titulaire d’un billet est bien la bonne personne. Il est donc
toujours impératif de se munir d’un passeport ou d’une carte
d’identité, le permis de conduire n’étant pas une pièce reconnue au
niveau européen.» A noter encore que les passagers de nationalité
jamaïcaine ou sud africaine devront dorénavant se munir d’un visa
Schengen pour venir en Suisse.

Pour les marchandises, pas de changements. «La Suisse ne fait pas
partie de l’union douanière mise en place par l’Union Européenne.» Le
secteur France reste également en vigueur, même si les contrôles
d’identité ne seront plus systématiques. «Encore une fois, c’est le
maintien des contrôles douaniers qui fait que le secteur France est
conservé.»
Cédric Diserens