Un train peut toujours en cacher un autre (Edition 2013-07)

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Air France lance une « nouvelle » compagnie régionale. De nouveau, la compagnie n’a pratiquement que le nom, « Hop ! », et le concept tarifaire. Encore que ce dernier ait un sérieux goût de réchauffé, tant les transporteurs classiques rivalisent d’originalité pour reproduire ce que fait le voisin, un peu comme des (mauvais) élèves se copiant mutuellement. Enfin Air France avoue elle-même que Hop ! futures ex-filiales Britair, Régional et Airlinair.

Mais laissons de côté ces critiques pour se pencher sur l’offre. De prime abord, la concentration du trafic européen dans une seule entité ne peut être que positive. On évite en principe les doublons et les échelons inutiles qui ralentissent toute décision. Toutefois, il semble que la compagnie française ne se soit pas débarrassée du même syndrome qui prévalait du temps de Swissair/Crossair. Hop ! est censée être une compagnie à bas coûts. Dès lors, il va y avoir des dissensions – qui existent déjà au sein des diverses filiales d’Air France – entre le personnel Air France et le personnel Hop !

C’est d’ailleurs un refrain bien connu. Tout récemment, c’est L’Echo Touristique qui rapportait les propos d’un délégué syndical de Régional. Celui-ci souligne une situation économique plutôt inquiétante puisqu’il parle d’un taux d’endettement de 400 %. Un handicap qui résulterait d’une politique de la compagnie-mère, Air France donc, cherchant à faire de ses filiales des appareils déficitaires, afin de bénéficier de crédits d’impôts. Même en prenant de telles informations avec des pincettes, on peut s’interroger au sujet de la base sur laquelle Hop ! repose.

Dans le même temps, Air France opère une stratégie assez surprenante. Alors qu’elle est en concurrence avec le rail sur des vols au départ de Berne, Genève, voire Zurich, la compagnie passe un accord avec la SNCF pour remplacer des vols d’apport par des trains d’apport. A présent, il faut laisser le temps à Hop ! de prendre son envol et de voir si la machine va se gripper ou non. Car à terme, on peut se demander si l’aérien domestique en France a encore de l’avenir, face au développement du train à grande vitesse.