Test PCR obligatoire: ce qu’en disent les TOs

Faut-il les inclure dans le prix du voyage et quel effet a cette obligation, voici ce que les tour-opérateurs romands en pensent.
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L’exigence du test PCR pour l’entrée en Suisse est un sujet qui touche en premier la branche des voyages. Qui partira encore en vacances si un test PCR négatif est exigé pour l’entrée à destination – et encore pour le voyage de retour? Car en dehors du capital temps requis pour faire les tests, le coût de ceux-ci n’est pas négligeable et dans le cas d’un voyage en famille, la facture peut rapidement avoisiner le millier de francs. Cette question a d’ailleurs été abordée sur le ton de l’humour par le duo des Vincent dans l’émission «56 minutes». Comment les TOs gèrent-ils cela?

TRAVEL INSIDE (français) a posé deux questions aux tour-opérateurs de Suisse romande: Envisagez-vous d’inclure les tests (PCR ou rapides) dans vos forfaits ou de les proposer en option à la réservation? Quel est l’impact du dépistage obligatoire sur l’envie de voyager des clients?

Valbone Hoxha, L’Atelier du Voyages

Nous assistons les clients en leur donnant les informations les plus complètes et précises possibles selon le pays de destination. Ainsi, nous avons par exemple indiqué à des clients partis au Costa Rica les lieux où ils pourront se faire tester (ce qui n’est pas toujours facile suivant l’itinéraire prévu…) et la date à laquelle ils doivent impérativement le faire pour que cela soit 72h avant, afin d’être certain d’avoir le résultat dans les temps pour leur vol de retour. Et bien sûr, nous mentionnons cela comme coût supplémentaire, car cela fait partie du budget au final et certaines fois, c’est presque la moitié du prix du billet d’avion!

Dans tous les cas, cela représente clairement une contrainte (une complication…) de plus. Pour le moment, nos clients contactés après l’annonce du Conseil fédéral n’ont pas souhaité changer leurs plans de voyages. Certains devront même faire un test avant leur départ.

Guillaume Winterstein, Trade Wings

Non car cela reste à l’appréciation du client. On ne peut pas obliger le client à faire son test dans un laboratoire plus tôt qu’un autre. Nous proposons déjà la solution de les épauler sur place mais nous n’imposons pas lieu du test.

Le dépistage obligatoire provoque 95% d’annulation de nos réservations. Les clients ne désirent pas prendre le risque d’être positif 48 heures avant leur départ et rester 14 jours en quarantaine dans le pays hôte.

Alain Müllauer, Destinations.ch

Non. L’essentiel est l’assistance du client afin de le lui organiser surplace. Destinations.ch en est heureusement capable et l’organise volontiers.

L’obligation de dépistage est un frein supplémentaire. Mais hasard du timing? Nous avons reçu trois confirmations pour l’Egypte en avril. J’imagine que plus longtemps on va priver nos clients de voyages, plus la demande sera forte dès que ça redeviendra possible, ou du moins plus facile.

Rolf Weber, Stohler Tours

Nos employés sont des professionnels voyagistes et air broker et ne s’y connaissent pas en médecine. De plus, nous ne prenons aucune responsabilité au niveau sanitaire. Nous n’incluons dans nos forfaits que des prestations que nous connaissons et maîtrisons.

Ce dépistage n’est pas au goût de tous nos passagers.

Alexandre Python, Ad gentes

Chez Ad gentes, nous n’allons ni inclure ni proposer les tests lors des réservations à nos clients.

L’annonce du Conseil fédéral exigeant le PCR 72h avant le retour ralentit encore plus l’envie des clients de partir. Nous avons eu dans la foulée trois annulations!

Fatima Ferreira, S.E.P. Voyages

Nous n’allons pas inclure dans nos tarifs le test PCR. Le client sera informé de cette obligation pour qu’il puisse le faire à sa convenance avant son départ et aussi sur place avant son retour.

Il est clair que dans la mesure du possible nous lui communiquerons l’endroit du centre de dépistage de la région où ils se trouve pour son retour en Suisse. Ces informations sont toutefois données sans garantie.

L’impact du dépistage obligatoire va freiner l’envie de voyager des clients, ça c’est sûr. Il réfléchira deux fois avant de conclure son voyage, car il sentira comme un frein à sa liberté de voyager.

Bruno Walker, Jerrycan Voyages

Nous ne souhaitons pas inclure les frais des tests (PCR ou ANTIGENIQUE) dans nos forfaits, afin de facilité nos clients nous les informons, avec l’aide de nos réceptifs, sur les démarches et type de test requis lors de leurs voyages.

L’envie de voyager des clients est bien réelle, les dépistages font déjà partie du paysage des formalités d’usages, si un client désire voyager, nous ne pensons pas que le dépistage va freiner son envie d’escapade.

Mical Waeber, Départ Voyages

Nous n’incluons pas les tests PCR dans nos forfaits, ce sont des prestations dépendant d’organismes externes que les clients paient sur place. Par contre, nous assurons une assistance pour la prise de rendez-vous, soit directement avec les hôtels, soit avec nos représentants locaux. En cas de test en dehors des hôtels, nous proposons des forfaits transferts et assistance.

Devoir présenter un test PCR procure de la sécurité ; se savoir dans un établissement dont les clients ont été testés négatifs avant leur arrivée rassure nos clients.

Pas de commentaires négatifs au sujet de la mise en place de ces tests PCR pour le retour en Suisse, les destinations que nous proposons étant déjà «rodées» à ces procédures depuis quelques mois, tout fonctionne facilement.

Grands TOs et Suisse alémanique

Du côté des grands tour-opérateurs, la pratique est similaire. Si certains proposent des auto-test à utiliser avant le départ, aucun n’inclut la prestation dans le pays de destination, Tous proposent en revanche un soutien du client. L’essentiel reste de faire en sorte que le processus soit le moins perturbant possible pour les clients. Le détail dans l’article de TRAVEL INSIDE à ce sujet.

(CD)