Les hôtels paieraient jusqu’à 184 millions de francs en «commission»

Les plates-formes de réservation Booking, Expedia et compagnie gagnent toujours plus en force.
Reception

Selon le «Blick», Hôtellerie Suisse et la HES-SO Valais-Wallis auraient demandé aux hôtels de Suisse les canaux les plus utilisés pour les réservations. Sans véritable surprise, les plates-formes sont à la fois encensées et maudites: les taxes sont élevées, elles exigent une garantie du meilleur tarif et poussent parfois à la signature de contrats d’exclusivité. Mais sans des acteurs comme Booking, Expedia ou HRS, de nombreux hôtels ne bénéficieraient de presque aucune visibilité.

Une étude non publiée à laquelle le «Blick» aurait eu accès, les hôtels suisses auraient payé en 2019 184 millions de francs aux géants comme Booking et compagnie. Un montant inédit et qui dépasse de 10 millions celui de 2018. Cela représente un montant moyen de 48’000 francs par établissement, soit l’équivalent de 12 à 15% de commission par client qui réserve. Un hôtel sur cinq paie moins de 5’000 francs, un sur trois plus de 50’000 francs par année.

Roland Schegg, professeur de la HES-SO Valais-Wallis, a demandé aux établissements ce qu’ils reprochaient principalement. Ce ne sont pas les commissions qui sont le premier sujet de doléance, mais l’utilisation abusive de la position dominante sur le marché de ces plates-formes. «Le principal reproche des hôtels est qu’ils ne sont pas autorisés à proposer des prix plus bas ou de meilleures conditions sur leur propre site web».

Pour Hôtellerie Suisse, pas question de partir dans une guerre ouverte avec Booking et consorts. La dépendance des membres est trop grande. Il suffit de constater que la part de marché de Booking en Suisse dépasse les 71% pour comprendre la situation. Sans compter que selon l’étude, un hôtel sur cinq enregistre plus de la moitié de ses réservations via une plate-forme de réservation en ligne.

(TI)