La nouvelle United, ou la mise en place du numéro 1 mondial (Edition 2011-05)

Charles M. Dun-can, Vice President United Transatlantic, Middle East and India, ciblant le calendrier 2011–2012 des opérations lors de sa récente visite à Genève.

Le gouvernement américain a donné son accord. United Airlines et Continental Airlines fusionnent pour former la plus grande compagnie aérienne du monde sous l’égide d’un holding basé à Chicago. Un seul nom: United Airlines mais le logo mappemonde de Continental demeure sur l’empennage de l’avion. 

«La raison de cette fusion? Tout simplement parce qu’il n’était plus possible pour les deux compagnies de perdre de l’argent depuis une dizaine d’années. Les systèmes de réservation et les entreprises de catering font des bénéfices mais pas nous, explique Charles M. Duncan. Le réseau de United est très développé dans le nord des Etats-Unis et en Asie alors que celui de Continental se concentre au sud des Etats-Unis, en Europe et en Amérique latine. Nous n’étions pas vraiment en concurrence.» 

La logique s’imposait donc pour une complémentarité dans une couverture globale afin de retrouver les chiffres noirs en prenant le meilleur des deux compagnies. «Nous serons les seuls à pouvoir assurer le maximum de vols non-stop ou avec une seule escale. Goldsboro en Caroline du Nord, par exemple, à destination de Zurich, c’est désormais possible via New York.»

En quatre mois à peine, la décision des autorités américaines donnant son feu vert à cette fusion est considérée comme très rapide et facile en raison de la crise économique. 

«La mise en place de cette nouvelle entité prendra un peu plus de temps. Imaginez simplement 693 avions à repeindre aux nouvelles couleurs de la compagnie. Ce travail réalisé en sept endroits différents va durer jusqu’à fin 2012. Le centre de réservation unique sera opérationnel au printemps 2012. Il est préférable d’aller lentement mais sûrement», insiste Charles M. Duncan.

En Suisse, rien ne devrait changer dans l’immédiat. Malgré quelques doubles emplois pour l’instant, la nouvelle entité entend conserver ses représentations à Genève et à Zurich tout comme ses quatre vols quotidiens en direction de Newark et Washington. 

«Pour les Américains, Genève est considérée comme une destination. Nous étions un peu sceptiques au début mais le coefficient de remplissage répond à nos attentes. Par contre, Zurich s’affirme plutôt comme un hub pour Zagreb, par exemple. N’oubliez par que United fut l’un des membres fondateurs de Star Alliance», précise Charles. M. Duncan.

N’en demeure une surcapacité de sièges entre la Suisse et l’Amérique du Nord, en incluant notamment Swiss et Air Canada. 

Les prix vont-ils se maintenir à leur niveau actuel, soit très avantageux pour le passager? Inutile de poser la question. Dans un chœur à l’unisson, les représentants de United présents s’exclament: «Nos services juridiques nous interdisent de parler de ce sujet. Nous resterons compétitifs.» 

Quant aux programmes de fidélité, les Américains continueront dans un premier temps d’accumuler leurs miles sur Continental (One Pass) ou United (Mileage Plus) alors que les Européens préfèrent toujours échanger les leurs acquis sur UA ou CO au sein de Miles & More. L’ensemble sera harmonisé d’ici à 2012.

Claude-Yves Reymond 

Objectif qualité comme leitmotiv

United Airlines, tout occupée à réussir sa fusion avec Continental Airlines, n’entend pas acquérir une compagnie aérienne dans le futur ni créer un transporteur Low Cost. «Continental Light was a disaster…» Un accent certain va être mis pour améliorer le service à bord et l’aménagement des cabines afin de rejoindre les standards de Swiss, Lufthansa, Austrian ou Singapore Airlines. «Nous allons proposer un choix de 250 films à visionner en Business Class sur un écran individuel plus grand», s’emballe Charles M. Duncan. Instant de silence. «Il y a quelques années, nos prestations à bord étaient faibles, je le concède, mais aujourd’hui, la qualité de notre service est bien meilleure que notre réputation de jadis.»

CYR

United en chiffres

• 371 destinations dont 223 aux Etats-Unis et 148 internationales

• 59 pays desservis

• 5811 départs par jour

• 144 millions de passagers par année

• 87000 employés à l’heure actuelle

• 29 milliards de chiffre d’affaires annuel prévu

• 1 à 1,2 milliard d’économies réalisées grâce à cette fusion