Stohler: «Un TO spécialisé se Stohler: distingue par sa réactivité» (Edition 2006-40)

Au printemps dernier, Sacha Stohler reprenait la direction du Tour Operating de Stohler Tours.

Pionnier et numéro un incontesté sur l’île Maurice, Stohler Tours a un nouveau responsable: Sacha Stohler, fils d’Urs, fondateur du TO. Un héritage qui a ses avantages comme ses inconvénients, admet le principal intéressé: «Mais au moins, on me connaît immédiatement», sourit Sacha Stohler.

Structurellement parlant, Stohl-Air dont le siège est à Signy couvre les sociétés Stohler Tours (Afrique australe, océan Indien, Pacifique Sud, Emirats, Maldives), Fantasia (Asie et bientôt un deuxième catalogue en gestation consacré à la Chine) et Stohl-Air Voyages (marché gris). Au total, l’entreprise emploie 53 collaborateurs et a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 58 millions de francs généré presque à parts égales par le Tour Operating et le marché gris.

Au niveau Tour Operating, l’océan Indien, en particulier l’île Maurice, constitue le plat de résistance de Stohler Tours. Même si la concurrence s’active sur l’ensemble de la région, Sacha Stohler estime qu’un potentiel de développement existe encore: «On constate, il est vrai, que lorsqu’un nouveau TO fait son apparition sur le marché, c’est à l’océan Indien et au Emirats qu’il s’intéresse.
 Simple question de marges. De notre côté, nous offrons les avantages d’un vrai spécialiste: la réactivité, la connaissance parfaite du produit et des destinations, un partenariat fidèle et vieux de plusieurs décennies avec les prestataires locaux, les hôteliers notamment.»

Sur les destinations qu’il programme et où il se distingue par une clientèle et des produits de 4 et 5 étoiles, Stohler Tours note deux tendances distinctes: l’île Maurice, les Emirats et les Maldives se distinguent par une majorité d’arrangements forfaitaires classiques tandis que les Seychelles, les Maldives et l’Afrique australe demeurent plutôt des destinations à la carte.

«Dans tous les cas, nous préférons affiner et enrichir nos produits sur l’ensemble des destinations. Même si nous évaluons toujours le potentiel de certaines destinations correspondant aux standards que nous nous sommes fixés, et envisageons de relancer certains pays mis entre parenthèses pour différentes raisons (Madagascar, par exemple), nous préférons miser sur nos valeurs sûres. Il convient également de rappeler à certaines agences qui nous connaissent pour certains produits que notre palette en comporte d’autres. Un TO qui a notre profil ne peut pas se disperser. Ajouter sans cesse de nouvelles destinations dilue la notion de spécialiste», estime Sacha Stohler.

Face à la concurrence et à la concentration du Tour Operating – rachat de marques, développement de nouveaux TOs au sein des grands groupes, nouvelle approche des généralistes pas pays –, Stohler Tours met aussi en avant ses propres avantages: «En plus de cette fameuse réactivité, nous disposons d’un barème de commission tout à fait attractif, sans volume minimum à réaliser. Les contrats de supercommissions sont eux aussi très intéressants pour un chiffre d’affaires inférieur à celui imposé par d’autres.»

Si toute la gamme de Stohler Tours demeure sous la responsabilité de Sacha Stohler, Fantasia est l’exception qui confirme la règle. «A ses débuts, ce bureau qui a pignon sur rue derrière la gare de Lausanne était aussi actif dans le retailing classique, au même titre que notre agence de Signy qui vend de tout. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, les locaux de Lausanne n’abritant que l’équipe de Manuel Chablais. Nous n’envisageons aucun changement mais il est vrai que, pour des questions de commodité, réunir l’ensemble du Tour Operating sous un même toit est une question que l’on peut être amené à aborder.»

Dominique Sudan

Sacha Stohler: de HEC à Stohler
Avant de prendre la responsabilité du Tour Operating de Stohler Tours – hors Fantasia –, Sacha Stohler a connu deux étapes marquantes à l’extérieur du secteur des voyages. Jeune diplômé HEC (Lausanne), il s’en va d’abord chez IBM à Zurich, étape lui permettant aussi de parfaire ses connaissances de la langue de Goethe. Ensuite, retour à Genève, au siège de H&M. Dans les deux cas, Sacha Stohler œuvre dans les secteurs finances et gestion. Ses premiers pas chez Stohl-Air Voyages, il les effectuera au siège de Signy en qualité d’adjoint de Rolf Weber. Lorsque son père Urs décide de se retirer tout en conservant certains mandats portant sur des projets spéciaux (voyages de golf, par exemple), Sacha Stohler hérite du Tour Operating et d’une équipe de 12 personnes.    

DS

Indian Ocean Workshop: une exception
Que quatre TOs concurrents (Hotelplan, Kuoni, Manta, Stohler Tours) s’unissent pour donner naissance à un workshop commun doit être une spécialité suisse. C’est pourtant à ces quatre que l’on doit l’existence de l’Indian Ocean Workshop qui vient de se dérouler. «Il est vrai qu’une telle formule n’existe pas ailleurs. Mais le but premier ne consiste pas à mettre en avant nos propres produits. Au contraire, ce sont les destinations concernées que nous mettons en avant. Si une telle opération entraîne une augmentation du nombre de touristes suisses sur l’océan Indien, le but est atteint. Et ensemble, nous réussissons à attirer davantage de visiteurs, chose impossible si un seul TO avait pris l’initiative de ce workshop. Une telle formule permet également de réduire les coûts des exposants, élément décisif de nos jours.»   

DS