En vitrine, lagence Intervoyages de Villeneuve affiche clairement la couleur: «Porte close et réception uniquement sur rendez-vous.»
Pour Elisabeth Mô, présidente et directrice, comme pour Francis Scherly, administrateur-délégué, la décision ne doit rien au hasard. «Pour tout dire, répond Elisabeth Mô en éclatant de rire, ce fut même un plaisir de la prendre. Mais que lon ne se méprenne pas, nous navons pas franchi ce pas pour travailler moins. Au contraire, il faut voir dans ce geste une volonté de servir au mieux notre clientèle.»
En décembre dernier, les clients de lagence Intervoyages de Villeneuve ont été prévenus par courrier et les réponses sont plutôt
encourageantes. Francis Scherly relève trois types de réactions: un tiers dubitatif «mais avec des interrogations empreintes dhumour», un tiers sans opinion, un tiers applaudit sans aucune réserve, ravi que le personnel (qui reste au complet) sera en mesure de fournir des prestations encore plus pointues.
«Nous pourrons encore mieux bichonner notre clientèle, senthousiasme Elisabeth Mô. Il est bien entendu évident que si quel-quun frappe à la porte, nous le recevrons. Pour linstant, il est trop tôt pour tirer des conclusions. Mais nous recevons beaucoup déchos et nos clients en parlent à leurs connaissances. Nous recevons désormais des gens venant de Fribourg ou de Genève. Cela oblige à étendre les heures mais nous le faisions déjà car nous nous nourrissons de cette passion.»
Francis Scherly convient que cette démarche sera jugée pour le moins originale. «Peut-être aussi avant-gardiste et révolutionnaire, sempresse-t-il dajouter. Ce-la montre quaprès 25 ans dexistence nous avons toujours envie dinnover.» Comme Elisabeth Mô, Francis Scherly entend développer une nouvelle vision du travail en agence. «Il faut voir les choses en face, poursuit-il. Nous sommes une petite agence qui a le souci du travail bien fait. A un moment ou un autre, cette nouvelle approche se serait imposée à nous parce que lon ne peut pas simproviser véritable conseiller en voyages sil est impossible de recevoir le client dans les meilleures conditions.»
Intervoyages entend privilégier un voyage de haute valeur ajoutée. «Les nouvelles exigences vont vers le cousu main, revendiquent les responsables dIntervoyages. Nous ne dénigrons rien, il sagit dun choix. Notre équipe entend axer son travail sur le conseil très personnalisé et il ny a pas cinquante solutions. Nous invitons nos clients à un autre type de réflexion, à choisir un beau voyage tous les deux ou trois ans plutôt que tous les ans. Pour le souvenir de leur vie.»
Alain Bossu
Lère du Voyage a déjà donné le ton et ne le regrette pas
A Nyon, lagence «Lère du Voyage» ne regrette pas le choix effectué depuis sa création. Certes, à Nyon, la porte nest pas fermée, mais 80% des visites seffectuent sur rendez-vous.
«Au téléphone, précise Nanda Thiébaud, nous expliquons déjà notre approche.» Lorsque le rendez-vous est pris, léquipe a déjà pu préparer le terrain. Il dure en général plus dune heure, avec présentation de documents ou de vidéo. «Nous avons un créneau particulier, poursuit Nanda Thiébaud, le voyage culturel. Cela suppose une grande connaissance du terrain, une bonne écoute des désirs du client. Lorsquil sagit de haut de gamme, et parce que nous avons une vraie plus-value à offrir, il nexiste pas dautre solution.»
AB