Darwin Airline dans la tourmente, TOs suisses dans l’expectative (Edition 2007-16)

La compagnie aérienne helvétique a enregistré une perte de 11 millions de francs en 2006 et serait actuellement à la recherche de nouveaux capitaux.

La presse dominicale alémanique s’est fait le relais des troubles financiers traversés actuellement par la compagnie aérienne Darwin Airline. Celle-ci a en effet enregistré une perte de 11 millions de francs l’année dernière. Fabio Parini, nouveau CEO depuis le mois de janvier 2007, a confirmé cette perte. Par ailleurs, la compagnie a réduit son capital nominal de 27 millions de francs à 4 millions.

En février dernier, Darwin Airline a annoncé placer 2007 sous le signe de la consolidation et développer son segment charter. La programmation estivale au départ de Berne comporte des vols affrétés par Aaretal sur Majorque, Minorque, Ibiza, Olbia et Valence. Deux vols charters s’ajoutent à l’offre bernoise: un sur Tabarka pour le compte de Xenotours et un sur Majorque pour Universal.

Du côté de Genève, les charters de Darwin sont au nombre de trois: Calvi pour Sierramar, Frantour et VT Vacances; Majorque pour VT Vacances et Univair; Split pour Univair. A cela s’ajoute le vol de ligne direct entre Genève et Dubrovnik, sur lequel Univair a basé une grande partie de son offre pour la Croatie.
«Nous n’étions pas au courant de ces problèmes que rencontre Darwin Airline, confie Marie-Claire Manuel d’Univair. Depuis quelque temps, nous n’avons pas de nouvelles de la compagnie. Elle n’a pas donné réponse à nos sollicitations pour une rencontre. Darwin Airline est un partenaire très important puisque nous avons affrété un charter sur Split tout en programmant le vol régulier pour Dubrovnik.»

Chez VT Vacances, Gilbert Gachet se veut moins inquiet, même s’il est également surpris d’apprendre la situation. «Nous avons déjà vécu des situations similaires. Parfois, cela s’est arrangé tout seul. Quoiqu’il en soit, nous sommes encore avant le début de saison, il est donc encore possible de trouver des solutions si nécessaire.» VT Vacances est co-affréteur avec Univair sur Majorque et avec Sierramar et Frantour sur Calvi.

Pour Guy Schoenenberger, directeur général de Frantour, la nouvelle est une surprise. «Pour Frantour, la situation reste inchangée. Nous considérons cette affaire avec sérieux, et le cas échéant, nous trouverons une solution. Néanmoins, nous pensons qu’il n’y a pas lieu de s’en inquiéter actuellement.»
Cette certitude, Daniel Renggli, directeur de Sierramar, la partage. «Personnellement, je connais Darwin Airline. Pour cette année, je suis convaincu qu’il n’y a pas de raisons de s’inquiéter. De plus, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) ne voit pas de nécessité d’enquêter, c’est plutôt rassurant. Et s’il faut trouver des alternatives, nous en trouverons.»

Du côté alémanique, Beat Iseli, propriétaire d’Aaretal Reisen à Münsingen s’est dit choqué d’apprendre les difficultés financières de Darwin Airline. «Darwin est la septième compagnie charter avec laquelle j’établis un programme. Avec tous ces changements, j’ai perdu des centaines de milliers de francs au cours des dernières années.»

Pour l’OFAC, la situation ne requiert aucune mesure particulière. «Darwin Airline est traitée comme n’importe quelle autre compagnie», précise Anton Kohler, porte-parole de l’OFAC. Les compagnies aériennes ont l’obligation d’envoyer leurs comptes tous les trois mois pour examen. De là, il ressort que la compagnie est en mesure de remplir toutes les obligations économiques et garantir la sécurité. La perte économique d’une compagnie ou un faible taux de remplissage ne sont pas des critères pour l’OFAC.

Cédric Diserens