La presse dominicale alémanique sest fait le relais des troubles financiers traversés actuellement par la compagnie aérienne Darwin Airline. Celle-ci a en effet enregistré une perte de 11 millions de francs lannée dernière. Fabio Parini, nouveau CEO depuis le mois de janvier 2007, a confirmé cette perte. Par ailleurs, la compagnie a réduit son capital nominal de 27 millions de francs à 4 millions.
En février dernier, Darwin Airline a annoncé placer 2007 sous le signe de la consolidation et développer son segment charter. La programmation estivale au départ de Berne comporte des vols affrétés par Aaretal sur Majorque, Minorque, Ibiza, Olbia et Valence. Deux vols charters sajoutent à loffre bernoise: un sur Tabarka pour le compte de Xenotours et un sur Majorque pour Universal.
Du côté de Genève, les charters de Darwin sont au nombre de trois: Calvi pour Sierramar, Frantour et VT Vacances; Majorque pour VT Vacances et Univair; Split pour Univair. A cela sajoute le vol de ligne direct entre Genève et Dubrovnik, sur lequel Univair a basé une grande partie de son offre pour la Croatie.
«Nous nétions pas au courant de ces problèmes que rencontre Darwin Airline, confie Marie-Claire Manuel dUnivair. Depuis quelque temps, nous navons pas de nouvelles de la compagnie. Elle na pas donné réponse à nos sollicitations pour une rencontre. Darwin Airline est un partenaire très important puisque nous avons affrété un charter sur Split tout en programmant le vol régulier pour Dubrovnik.»
Chez VT Vacances, Gilbert Gachet se veut moins inquiet, même sil est également surpris dapprendre la situation. «Nous avons déjà vécu des situations similaires. Parfois, cela sest arrangé tout seul. Quoiquil en soit, nous sommes encore avant le début de saison, il est donc encore possible de trouver des solutions si nécessaire.» VT Vacances est co-affréteur avec Univair sur Majorque et avec Sierramar et Frantour sur Calvi.
Pour Guy Schoenenberger, directeur général de Frantour, la nouvelle est une surprise. «Pour Frantour, la situation reste inchangée. Nous considérons cette affaire avec sérieux, et le cas échéant, nous trouverons une solution. Néanmoins, nous pensons quil ny a pas lieu de sen inquiéter actuellement.»
Cette certitude, Daniel Renggli, directeur de Sierramar, la partage. «Personnellement, je connais Darwin Airline. Pour cette année, je suis convaincu quil ny a pas de raisons de sinquiéter. De plus, lOffice fédéral de laviation civile (OFAC) ne voit pas de nécessité denquêter, cest plutôt rassurant. Et sil faut trouver des alternatives, nous en trouverons.»
Du côté alémanique, Beat Iseli, propriétaire dAaretal Reisen à Münsingen sest dit choqué dapprendre les difficultés financières de Darwin Airline. «Darwin est la septième compagnie charter avec laquelle jétablis un programme. Avec tous ces changements, jai perdu des centaines de milliers de francs au cours des dernières années.»
Pour lOFAC, la situation ne requiert aucune mesure particulière. «Darwin Airline est traitée comme nimporte quelle autre compagnie», précise Anton Kohler, porte-parole de lOFAC. Les compagnies aériennes ont lobligation denvoyer leurs comptes tous les trois mois pour examen. De là, il ressort que la compagnie est en mesure de remplir toutes les obligations économiques et garantir la sécurité. La perte économique dune compagnie ou un faible taux de remplissage ne sont pas des critères pour lOFAC.
Cédric Diserens