A lheure actuelle, seuls deux grands réseaux dagences le font : Hotelplan Suisse et Globetrotter, ce dernier nétant guère représentatif en Suisse romande avec un seul point de vente, Fribourg.
Autant Kuoni que TUI Suisse étudient la question (voir la dernière édition de TRAVEL INSIDE), les indépendants sont freinés : tant que cet encaissement ne sera pas la règle chez les grands, ils ne pourront pas percevoir de frais de conseil. Au sein des cinq Groupements dagences de voyages de Suisse romande, le ton diffère aussi.
« A la base, je ne peux que soutenir lavis que chaque travail donne droit à une rémunération. Je pars du principe que si lon explique la façon de procéder au début du conseil, le client décidera lui-même sil souhaite dépasser le temps limite dinformations gratuites. Nous constatons souvent que la clientèle utilise le savoir dun agent de voyages qualifié pour sentendre confirmer ce quil a déjà trouvé sur internet et effectuer ensuite ses réservations en direct en utilisant les renseignements reçus.
Il est important que nos vendeurs connaissent aussi bien que le client les astuces et avantages dinternet. On peut également consulter ces informations avec le client en soulignant quinternet nest pas un interlocuteur à qui lon peut parler ! Lagent de voyages ne fournit pas seulement des renseignements, mais il assure aussi un service après-vente en cas de problèmes », estime Kurt Wipraechtiger, président du Groupement genevois.
A Fribourg, le Groupement local indique en avoir parlé brièvement : « Les avis sont unanimes : la majorité des agences fribourgeoises refuse de faire payer des frais de conseil. Nous ne voulons pas perdre la relation de confiance avec nos clients et, de plus, nous ne pensons pas que la clientèle soit prête à accepter cela », lance le président David Léchot.
Du côté de Neuchâtel/Jura, le président François Nicolet nuance dans la mesure où il officie au sein dHotelpaln : « A linterne, nous sommes convaincus que la facturation de frais est nécessaire. Au sein de nos membres, la discussion est ouverte chez Kuoni et TUI mais aucune décision nest prise. Quoi quil en soit, cest un sujet de discussion parmi nos membres. Mais lapplication réelle est difficile voire impossible dans des villes de petite taille. »
En Valais, un tel pas relève presque de lutopie : « Le Valais reste très traditionnel dans ses structures de ventes, le relationnel ayant encore une grande importance dans le business. Il nous est donc très compliqué dappliquer les préceptes doutres-Sarine avec des clients connus de longue date ou faisant partie dun cercle relationnel encore très actif. Par conséquent, le sujet nest pas à lordre du jour pour nos membres, excepté peut-être pour les filiales de grands groupes imposant leur méthode à lensemble de la Suisse. Si, techniquement, de tels frais sont bien sûr applicables (pour autant que lensemble des acteurs y adhère), je crains fort que la clientèle valaisanne ne soit pas prête à accepter de telles mesures : le risque est grand de détourner nos clients du canal traditionnel et de les renvoyer sur internet. Le travail réalisé aujourdhui consiste plus à offrir un service de qualité gratuit (comme sur internet), mais la relation en plus. Dans ces conditions, le client est prêt à payer plus cher une prestation et est conscient de ce surcoût ; à nous de faire en sorte de privilégier les partenaires fiables, aux commissions intéressantes », commente Dominique Evéquoz, président.
Enfin, cette question na pas encore été abordée au sein du Groupement des agences de voyages du canton de Vaud. « La question étant récurrente, nous allons adresser un petit questionnaire à nos membres pour avoir leur position à ce sujet », précise la présidente, Sari Uehlinger.