Excuses de IATA après un double prélèvement LSV chez Croisitour (Edition 2008-29)

L’Association internationale du transport aérien n’a pas apprécié les «boulettes» de Citibank pour ses opérations en Suisse et passe à l’UBS.

Il y a quelques semaines, Croisitour a constaté que des prélèvements
IATA hebdomadaires ont été ponctionnés deux fois, soit un total de
743092 francs au lieu de 371546 francs. Pour Claudio De Salvo, Country
Manager Switzerland & Liechtenstein de l’Association internationale
du transport
aérien (IATA), ce qui vient de se passer est tout simplement inacceptable.

«Nous le regrettons très sincèrement et présentons nos excuses aux
agences de voyages, se confond-il. Il s’agit d’une erreur de notre
Clearing Bank, en l’occurrence la Citibank dont le support est à
Dublin. Comme il s’agit de la troisième fois en cinq ans, nous avons
décidé de changer d’établissement bancaire. Depuis le 1er juillet, les
opérations sont effectuées par l’UBS qui contrôle tout depuis la
Suisse.»

L’UBS était déjà la banque pour IATA dans le passé. Pourquoi avoir
changé? Claudio De Salvo n’élude pas la réponse. «Tout s’est passé au
moment de la faillite de Swissair, poursuit-il. Il faut bien comprendre
qu’en Suisse, aucune banque ne voulait travailler avec les
compagnies aériennes. Citibank était la seule.»

Lorsque l’agence concernée par cette affaire (double ponction sur le
compte de Croisitour pour les trois derniers prélèvements LSV pour le
BSP) a prévenu IATA de la faute, la réponse fut immédiate pour
regretter ces faits et affirmer que le trop-perçu serait reversé le
lendemain. «Nous avons envoyé ce message sur la foi d’un message de la
banque qui nous l’assurait. Or, rien n’a été fait dans l’immédiat, ce
que nous déplorons. Nous avons d’ailleurs fait parvenir une lettre
d’excuses à la Fédération suisse des agences de voyages, aux agences
et, en premier lieu, à l’agence concernée par ce double prélèvement
inadmissible, en joignant copie de la lettre de la banque. Pour nous,
il ne doit pas y avoir d’erreur, je répète que c’est inacceptable.
J’espère sincèrement que cela ne se reproduira plus. Bien évidemment,
nous allons aussi recréditer tous les intérêts à un taux très favorable
de 8,5%.»

Claudio De Salvo ne cache pas qu’il n’existe pas de sécurité absolue.
Si, dans un tel cas de figure, une agence se trouvait en difficulté
pour payer un fournisseur, IATA ne pourrait intervenir que par le
paiement d’intérêts à taux intéressants. «Dans cette affaire,
précise-t-il, la responsabilité de IATA n’est pas engagée puisqu’il
s’agit d’une faute de la banque.»᜕

Alain Bossu



Vers une standardisation LSV à l’échelon suisse?

Claude Luterbacher (Transcontinental) rappelle que IATA/BSP a
modifié les dates de LSV. «Historiquement, se souvient-il, le débit
mensuel était effectué le 15 de chaque mois, maintenant c’est le 12,
faisant perdre aux agences trois jours de trésorerie. La Fédération
s’en est inquiétée et l’affaire est en cours, mais nous n’avons pas de
nouvelles.»

Claudio De Salvo explique que cette situation est due à une
standardisation européenne. «Dans les résolutions IATA, ajoute-t-il, il
existe une marge de dix jours. Cette année, il est vrai que le
calendrier est en avance. Nous en discuterons cet automne pour l’année
prochaine. Je relève que cette standardisation européenne est difficile
à appliquer en Suisse, en particulier en raison de dates de vacances
fixées par les cantons. Les modifications prennent toujours beaucoup de
temps, mais nous allons tout faire pour arriver à un accord avec la
branche et revenir à l’ancien système, en privilégiant une
standardisation suisse.»    

AB