Groupe Retailers à réactiver? (Edition 2007-08)

Les détaillants à qui la question a été posée répondent en grande partie par l’affirmative, mais seul le principe crée l’unanimité.

L’idée séduit et certains voient en la période de transition qui s’approche une occasion de la mettre en pratique. Philippe Haussauer (Zénith Voyages): «Ce serait utile, mais cela nécessiterait de trouver les gens pour le faire. La future réorganisation avec les régions serait une bonne occasion de tout remettre à plat et de mettre en place des représentants pour les détaillants.»

L’aspect représentatif d’une unité est important pour Marguerite Volet (TPA): «Cela permettrait d’avoir une meilleure représentation à la FSAV. Si l’on arrive à réunir toutes les associations déjà formées et à créer une véritable union des détaillants, alors non seulement on améliorera notre efficacité, mais également notre image.»

Cependant, tout le monde n’est pas aussi optimiste. Serge Chabbey (Charter Voyages) se dit plus dubitatif: «Sur le principe, ce groupe de travail est une bonne chose. Mais la difficulté vient de la réalité du marché: les intérêts sont divers et le paysage des détaillants est tellement disparate qu’il est impossible d’arriver à mettre tout le monde d’accord.»

En tant que président de l’Association genevoise des agences de voyages (AGAV), Serge Bacher dit observer une tendance positive: «Du côté de nos membres, il y a une demande pour un tel groupe et les gens sont prêts à se mobiliser.» Une opinion que partage Pascal Capt, président de l’Association des agences de voyages du canton de Neuchâtel (AAVN): «Il est important que ce groupe soit actif, car il a sa raison d’être. Il faut trouver les bonnes personnes et s’assurer qu’il y aura le panachage nécessaire pour être représentatif.»

Cette nécessité d’être représentatif, Gilbert Barbey, président de l’Association vaudoise des agences de voyages (AVAV), la souligne également: «La FSAV est une entité où toutes les facettes des voyages sont représentées, qu’il s’agisse des TOs, des détaillants ou des compagnies aériennes. Pour aller de l’avant dans le cadre d’un tel groupe de travail, l’ensemble du paysage romand se doit d’être représenté.»

Si l’entente sur le principe règne, la question de la faisabilité est perçue différemment. Dominique Evéquoz, président de l’Association des agences de voyages du canton du Valais (AAVV), remarque: «Certes, la voix des retailers serait mieux perçue avec un groupe de travail dédié. Cependant, les associations parallèles sont de meilleurs défenseurs. De plus, fédérer les groupements peut s’avérer difficile.» Les associations parallèles, Dominique Muller (Cap Sud et Le Pool), s’y réfère également: «Cela aurait dû être fait depuis longtemps. De la sorte, on aurait peut-être évité la création de multiples groupements tiers qui aujourd’hui sont plus proches et peuvent réagir plus vite.»

La volonté de création d’un groupe ne fait pas tout. Jacques Lathion (Lathion Voyages) s’interroge: «Tout d’abord, il faudrait des gens qui se mouillent. Mais à mon sens, le vrai problème tient dans la question: de quoi voudrions-nous débattre? Quel problème ce groupe devrait-il régler ? Des groupements plus ou moins régionaux du type AVP sur Genève, APR pour la Suisse romande ou encore TTS en Suisse alémanique, se chargent déjà de mettre en place les discussions nécessaires et de régler les problèmes.»

Cédric Diserens

«Le système actuel suffit»

Certains ne pensent pas qu’il est nécessaire de réactiver un groupe de travail supplémentaire. David Léchot (Indalo Space): «Je pense qu’à l’avenir, avec les sections cantonales ou régionales, les agences de voyages indépendantes seront quand même représentées.»
Pour sa part, Jacques Grosjean (Delta Voyages), remarque l’efficacité actuelle du système en place: «Nous avons trois représentants de la Suisse romande qui sont issus du retailing (dont deux de l’AVP) et je leur fait entièrement confiance de bien nous représenter et de faire valoir les meilleurs moyens pour se faire entendre face au poids des ‹grands›.»

CD