Hotelplan/TH: les TOs sereins (Edition 2006-44)

La prise majoritaire d’actions Travelhouse par Hotelplan est plus une motivation qu’une source d’inquiétude.

Avec une production axée sur la Méditerranée, VT Vacances se trouve face à la double concurrence d’Hotelplan et de Travelhouse. «Pour nous, cela ne signifie pas de grands changements, indique Gilbert Gachet, directeur. En d’autres termes, on prend note et on fait avec.» Bien loin donc d’être inquiet, Gilbert Gachet voit plutôt là une forme de motivation. «Nous allons continuer à agir comme nous l’avons toujours fait. L’importance est de nous démarquer avec les moyens que nous possédons. En ce sens, nous sommes encore plus motivés.»

Spécialiste sur l’océan Indien et les Caraïbes, Patrick Bourdain de Départ Voyages ne se dit ni surpris, ni inquiet. «Il n’y a pas de surprise car Hotelplan avait un déficit en matière de spécialistes. A présent, après 30 ans d’expérience dans le métier, on apprend à ne pas s’inquiéter à chaque changement. En ce qui concerne Départ Voyages, nous sommes arrivés par deux fois à la 4e place aux TRAVEL STAR Awards 2006 (ndlr: Caraïbes et l’océan Indien). Cela prouve que nous allons dans le bon sens et que nous offrons un excellent service. Nous allons donc continuer dans ce sens et nous axer sur l’aspect humain du service. Ce rachat est une motivation supplémentaire à être encore meilleur.»
Un point de vue que partage Michel Ayer, directeur Marketing de Frantour. «Il n’y a pas lieu de s’alarmer dans la mesure où nous comptions déjà avec Travelhouse comme vrai spécialiste et concurrent. En revanche, il est certain que nous allons perdre la position favorisée que nous avions chez Hotelplan, mais cela nous incitera à nous distinguer davantage.»

Avec des destinations comme l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, Jerrycan Voyages semble avoir fort à faire. Pourtant Bruno Walker affiche aussi une certaine sérénité: «Le produit de Jerrycan Voyages s’adresse à une clientèle différente de celle d’Hotelplan et de Travelhouse. Il n’y a donc pas de raison de s’inquiéter. Il n’est cependant pas exclu que nous constations une baisse au niveau de notre chiffre d’affaires avec Hotelplan. Cependant la différence de cibles laisse à penser que nous ne devrions pas constater d’effet très longtemps.»

De son côté, Rolf Weber, directeur de Stohl-Air, voit plutôt du positif dans cette reprise: «En tant que spécialiste, Stohler Tours a tout à gagner de cette transaction. En reprenant Travelhouse, Hotelplan fait disparaître un sérieux concurrent. Bien sûr, tout dépendra de la manière avec laquelle Migros saura gérer les marques. Pour notre part, nous continuerons à fournir un service de qualité qui s’adresse peut-être à une clientèle un peu différente de celle d’Hotelplan.»

Cédric Diserens

«Ce sont eux qui changeront les règles du jeu»
Les distributeurs réagissent diversement à la reprise de Travelhouse par Hotelplan. Président de l’AVP, Olivier Emch rappelle qu’une telle situation n’est pas nouvelle: «Nous avons déjà vécu des rapprochements similaires et en connaissons le but à moyen terme. Je ne cache pas que cette nouvelle m’a fort étonné car Travelhouse a toujours défendu l’idée d’un partena-
riat étroit portant sur des produits spécialisés et de niche. A court terme, je ne vois aucun impact sur la distribution. Mais les deux groupes devrons aussi rassurer les détaillants. L’AVP aura d’ailleurs une séance interne avec chacune des deux parties.»

Olivier Emch ajoute que tout dépendra des mesures ultérieures portant sur le commissionnement: «S’ils optent pour le cumul des commissions, il y aura des changements. Mais ce sont eux qui changeront alors les règles du jeu. Je ne vois pas de danger réel si le client et son agent continuent de bénéficier du savoir-faire de Travelhouse. Mais il est clair que, réunis, Hotelplan et Travelhouse auraient les moyens de faire pression sur la distribution en cas de commissionnement commun. Mais il est trop tard pour changer la politique 2007.»

Dominique Muller, présidente du Pool, estime de son côté que le rapprochement est bon pour les deux parties concernées mais créent des ‚doublons’ dans les agences (Passepartout, par exemple): «Il faudrait que Travelhouse conserve son indépendance opérationnelle tout en étant pris en considération dans le chiffre d’affaires d’Hotelplan. Fondamentalement, le rapprochement est bon dans la mesure où il offre à Hotelplan des variantes qui lui faisaient vraiment défaut, par exemple en termes de diversité de l’offre hôtelière.»

L’APR, troisième groupement romand, ajoute que ce deal accentuera l’importance du choix des producteurs dans les agences, lesquelles ne sont plus en mesure d’atteindre les minima exigés: «La fiancée Travelhouse a rapidement grandi par acquisitions pour se montrer encore plus belle. Hotelplan bénéficie aussi de la mauvaise stratégie actuelle de Kuoni qui a des lacunes dans le service et au plan technique. Je pense que les deux vivront une année en stand-by avant de prendre des décisions qui concerneront les distributeurs», analyse Jacques Lathion.    

DS

TCS ne dramatise pas
Responsable opérationnelle de Voyages TCS, qui vient d’abandonner Hotelplan comme partenaire principal au profit de Travelhouse, Verena Gharbi ne souhaite pas encore s’exprimer précisément sur le deal récent. Une séance au plus haut niveau se tient aujourd’hui même entre Voyages TCS et Travelhouse. «Mais la nouvelle situation n’a absolument rien de dramatique», rassure-t-elle.    

DS