Semaine riche en rebondissements dans la maison Kuoni. Présentation «extra muros» sur le Danube pour les agents et aux Canaries pour la presse mais avis de tempête à Zurich. A Neue Hard, on ne plaisantait plus: Armin Meier, président de la direction, sort gagnant du combat des chefs qui la opposé au président du conseil dadministration; lundi, Andreas Schmid jetait léponge. Les divergences étaient devenues trop grandes entre un conseil dadministration qui soutient jadis lexpansion européenne de Kuoni mais ne partageait plus les vues dAndreas Schmid: trop gourmand, le président déchu était favorable à la fusion avec langlais First Choice et aspirait à la présidence du nouveau groupe. En loupant une nouvelle fois le virage européen cela ne signifie pas que le numéro un suisse nen négociera pas dautres
Kuoni remet de lordre dans la maison et rassure ses cadres. Le calme revenu, on prépare lavenir, au plan suisse dabord.
Le CEO Armin Meier a désormais les coudées franches et son management suisse, visiblement rassuré, peut tranquillement mettre en place la stratégie de croissance visant à gagner rapidement de nouvelles parts de marché. Sa volonté de concentrer la distribution saute désormais aux yeux: partout où des spécialistes confirmés jouissaient jusquici dune certaine liberté de mouvement, Kuoni met la pression en lançant dimposants catalogues valables un an. Là aussi, il ny a plus aucun secret: en 2007, Kuoni napportera sans doute que quelques ajustements à son barème de commission avant de lancer lartillerie lourde en 2008. La création annoncée de la nouvelle catégorie dagents «Platinum» ne réunissant que les top/top (1,5 million de francs) sonnera le glas de la catégorie la plus basse. Exit les agences de voyages de cette dernière classe.
Autant dire que pour atteindre ses objectifs, Kuoni se devait de prouver quil est aussi le spécialiste de certaines destinations (Maroc, Dubaï, Maurice/Seychelles) jusque-là dominées par des TOs spécialisés. Ce faisant, Kuoni ne cherche quà gagner des parts de marché tout en nexcluant pas de croître par acquisitions au niveau suisse si des occasions valables se présentent récemment, ce fut le cas de Kontiki-Saga.
Au niveau suisse, les données sont connues: Kuoni consolide sa position face aux autres «multispécialistes», avale les plus dangereux TOs spécialisés et ne laisse guère de chances aux autres puisque la distribution continuera de se resserrer. Contrairement à lEurope, sa stratégie, ici, est claire.
Dominique Sudan