Face à cette mesure, les réactions sont diverses. Un point ressort toutefois particulièrement: le manque de transparence. Jacques Lathion, directeur de Lathion Voyages et président de lAPR admet avoir le sentiment de se retrouver devant le fait accompli. «Nous sommes informés de la mesure et devons nous acquitter de la sale besogne, à savoir: expliquer au client les tenants et aboutissants de celle-ci. Il est regrettable que les compagnies aériennes persistent dans leur manque de transparence. En agissant de la sorte, nous perdons des arguments face au client.»
A Genève, Claude Luterbacher, directeur de TransContinental Voyages et membre du comité de la Fédération suisse des agences de voyages (FSAV). Pour lui, si la situation est connue, il souligne quelques bémols: «Une fois encore cest donc sur la forme que le bât blesse: manque de coopération, dinformation, de concertation, de préparation dans un contexte où ce sont les agences qui génèrent toujours la plupart des billets davion. Cette mise devant le fait accompli est toujours pénible.» Pour lui, cette décision mène à une situation paradoxale. «La première réaction des clients est de relever que tout a été fait pour leur imposer une carte afin dobtenir des route deals etc., et quà présent ils sont obligés daccepter sans autre possibilité la nouvelle donne.» Chez TPA, Michel Ayer concède que la problématique est grande. Il sinterroge toutefois sur les limites de la pratique: «En fait il sagit de savoir jusquoù et jusquà quand le passager acceptera, au nom de la transparence, dabsorber des coûts que les compagnies maîtrisent mal dans le cadre dune politique tarifaire de plus en plus anachronique.»
Enfin du côté des TMC, beaucoup de questions restent pour le moment en suspens.
Marco DallAglio, directeur régional de Carlson Wagonlit Travel pour la Suisse romande reconnaît que la question essentielle réside dans limpact sur la productivité de lagent ou la manière de communiquer aux clients. «Ceux-ci ne doivent pas penser que cest lagence qui va prendre une taxe supplémentaire.»
Les brokers sont également concernés par ce changement. Patrick Zulauf, reponsable TicketXpress à Lausanne ne voit a priori pas de soucis au niveau de la clientèle. «Durant les premiers temps, nous risquons davoir pas mal de travail pour expliquer ou réexpliquer ces frais. Sans compter celles et ceux qui risquent doublier de les répercuter auprès de leurs clients.»
Pour sa part, la FSAV observe et sassure que les engagements du Groupe Lufthansa soient respectés. Marcel Hausheer, président de la FSAV: «Lentière automatisation du processus, évitant ainsi tout coût supplémentaire tant à lagence quau client, a toujours été lune de nos exigences. Le traitement équitable des canaux de distribution est également important. A première vue, ces critères semblent être remplis.»
Il ne reste plus quà sassurer que les GDS, le BSP, et les systèmes de mid- et back-office soient prêts.
Airplus aura une solution exemptée
Airplus International, filiale à 100% de Lufthansa, proposera dès le 2 novembre sa solution «Airplus Debit Account» qui permettra aux entreprises déviter la surcharge. «Nous avons bon espoir que les compagnies aériennes qui ont
introduit des frais pour paiement par carte de crédit ou qui projettent de le faire exempteront bientôt les utilisateurs de lAirplus Debit Account de cette surtaxe», déclare Klaus Stapel, Managing Director dAirplus en Suisse.
Cédric Diserens