Myanmar: retour à la normale pour Jerrycan Voyages (Edition 2008-29)

Trois mois après le passage de l’ouragan Nargis, le Myanmar est toujours boudé par les touristes. Sur place, pourtant, la situation s’est normalisée.

Fan inconditionnel du Myanmar où il vit la moitié de l’année et dirige
une agence réceptive, Raymond Imperiali était en Suisse au moment où le
cyclone a balayé le sud du pays. Sans nouvelles de ses collaborateurs
et amis à Yangon, il a d’abord craint le pire.
«En retournant sur place, je me suis rendu compte que les dégâts dans la
capitale étaient essentiellement matériels (arbres déracinés, pylônes
et toitures arrachés) et que les principaux sites touristiques (Bagan,
Mandalay, lac Inle, etc.) avaient été épargnés», explique le Managing
Director de Jerrycan Voyages, spécialiste de l’Asie.

Au cours des semaines suivantes, les collaborateurs de Raymond
Imperiali sont descendus tous les week-ends dans le delta de l’Irrawady
pour prêter main forte aux ONG. Et apporter directement aux sinistrés
l’aide (matérielle et financière) que les clients et connaissances
avaient spontanément fait parvenir à Raymond Imperiali. Indirectement,
ce dernier a pu se rendre compte qu’il n’y avait là-bas aucune trace
d’épidémies, comme l’a récemment confirmé le responsable de Médecins
sans frontières, Jean-Sébastien Matte, dans La Tribune de Genève.
Cela n’empêche pas les touristes de bouder encore aujourd’hui la
destination. «On a beaucoup parlé du Myanmar juste après l’ouragan, de
façon plutôt négative d’ailleurs. Mais maintenant que les ONG entrent
librement dans le pays et que la vie a repris son cours, plus personne
ne s’y intéresse. Conséquence: les touristes reportent à plus tard leur
voyage. C’est dommage, car beaucoup de petites gens – les guides, les
chauffeurs, les serveurs, les employés dans les hôtels – vivent du
tourisme. Si la situation perdure, ce sont plusieurs centaines de
milliers
de personnes qui se retrouveront au chômage.»

Pour inverser la tendance, Jerrycan Voyages organisera l’automne
prochain un voyage d’études au Myanmar, qui passera par les principaux
sites touristiques du pays. Une démarche jugée nécessaire par Raymond
Imperiali, étant donné que beaucoup d’agents de voyages sont eux-mêmes
réticents vis-à-vis de la destination. La faute à un manque
d’informations et à des craintes pour la plupart infondées.

A Yangon, selon Raymond Imperiali, les dégâts matériels ont été rapidement
réparés. Quant aux sites touristiques, y compris les stations
balnéaires de Ngapali, Ngwe Saung et Chaung Tha, ils sont ouverts
normalement – ils n’ont pas été touchés par le cyclone. «En clair, le
Myanmar reste une destination asiatique incontournable, l’une des plus
attachantes et authentiques. Là ce n’est pas le tour-opérateur qui
parle mais le Birman d’adoption. Pour côtoyer tous les jours la
population, je sais en effet qu’en cette période difficile elle
apprécie d’être en contact avec les visiteurs étrangers. A qui elle
réserve un accueil encore plus chaleureux que d’ordinaire, si cela est
possible.»

Patrick Claudet