Trade Wings: un air de samba (Edition 2006-35)

L’Egypte et le Moyen-Orient ne seront bientôt plus les seuls atouts du TO romand, né en 1990: le Brésil pointe son nez.

La guerre au Liban consterne Christiane Morisod, directrice de Trade Wings: «Outre la tragédie humaine, le conflit pourrait compromettre la marche de nos affaires, les clients potentiels faisant l’amalgame entre pays arabes et cette guerre. Or, seuls Israël et le Liban sont impliqués à ce jour. Pourtant, il arrive que des personnes ne veulent même plus partir en Tunisie!» Et Guillaume Winterstein, Marketing & Products Executive, d’ajouter: «Le conflit provoque un sentiment d’insécurité chez les voyageurs, qui préfèrent souvent reporter leur séjour ou s’y prendre au dernier moment. Il engendre parallèlement peu de nouvelles réservations.»

Jusqu’à présent, le chiffre d’affaires du TO ne s’en ressent pas; il est comparable à celui de l’année dernière à la même époque, grâce à de bons mois de février, mars et d’avril. «J’espère que la situation va se calmer, car la meilleure saison pour l’Egypte est l’hiver. Cela dit, le pays des pharaons s’est relevé des attentats de Louxor, du Caire, de Sharm el-Sheikh, etc., et les touristes se sont habitués au terrorisme. Il ne constitue plus forcément un frein à leur envie de prendre des vacances, souligne Christiane Morisod. D’autant qu’il peut survenir n’importe où.»

Prévoyante, elle a cependant diversifié sa production, il y a deux ans, relançant les Emirats Arabes Unis et le sultanat d’Oman (lire l’article ci-dessous). Deux flyers et des offres spéciales sont à disposition des clients. «Nous avons profité de l’arrivée d’Etihad à Genève pour franchir le pas», poursuit-elle. «Ces destinations sont à la mode. La clientèle de loisirs en raffole, surtout pour des week-ends prolongés. Nos short breaks à Dubaï, Abu Dhabi et au Caire font mouche, se félicite Guillaume Winterstein. La deuxième ville a pris l’ascendant sur la première grâce à des tarifs plus attractifs pour un standard hôtelier identique.»

Spécialiste historique des pays à très haute valeur culturelle ajoutée, le voyagiste genevois propose la Libye depuis 2005. «Elle figure dans notre brochure. Ses débuts sont certes modestes, mais avec un peu de promotion, elle pourrait décoller», estime Christiane Morisod. Depuis le 1er août, Trade Wings n’est plus seul à occuper ses locaux de la rue Chantepoulet. Le tour-opérateur a été rejoint par Erica Haubold (ex-GSA de Varig en Suisse) et sa société Transamerica. Ce rapprochement fait suite à la déconfiture du transporteur brésilien. L’occasion faisant le larron, à partir de début 2007 le TO Transamerica by Trade Wings sortira un catalogue consacré au Brésil, concocté par Erica Haubold et sa collègue Christiane Do Nascimento, toutes deux éminentes spécialistes du plus grand pays d’Amérique du Sud. «Le nom Trans-america n’étant pas très connu, nous avons décidé d’y adjoindre celui de Trade Wings afin que le marché situe mieux le produit», explique Christiane Morisod. Elle considère les destinations traditionnelles de son TO compatibles avec son essor latin, «d’autant que les professionnelles chargées de vendre le Brésil, le connaissent parfaitement et prépareront des voyages sur mesure, notre point fort».

Didier Walzer


Une enseigne qui s’est imposée en Suisse romande

La PME Trade Wings (six personnes) a été créée en 1990 par Christiane Morisod. Cette société anonyme au capital de 100 000 francs a commencé par commercialiser l’Egypte avec quatre employé(e)s et une brochure de 30 pages axée sur les voyages culturels. «Le succès a été immédiat, selon la fondatrice, en raison de notre connaissance du terrain.»

La palette s’enrichit progressivement d’Israël (1992); d’Antigua et de Tobago (1993); de la mer Rouge (1994); de la Jordanie, Syrie, du Yémen et Liban, des Emirats Arabes Unis et d’Oman (1997); du Brésil, de l’Equateur, des îles Galápagos, du Pérou, de l’Argentine et du Chili (1998); enfin, de l’Iran (1999). «Plus tard, nous nous sommes recentrés sur 11 destinations du Moyen-Orient.»
Elu «meilleur vendeur» par Egyptair en 2000 et 2005, Trade Wings collabore étroitement avec Tourisme Pour Tous/Royal Tours, mais il lui arrive également d’affréter ses propres vols charters vers la mer Rouge – Hurghada et Sharm el-Sheikh – en haute saison.    

DW