Le GVAV plaide la cause des agences de voyage

Dominique Evéquoz, François Buchard et Nicolas Emery ont pu rencontrer Isabelle Moret et Hans Stöckli en tournée estivale dans le Valais.
Rencontre entre Hans Stöckli, Isabelle Moret, Dominique Évéquoz et François Buchard. Photo: Ricardo Adelaide/Pixabay (fond) & màd/GVAV (photo de groupe).

Dans un courrier adressé aux membres du Groupement valaisan des agences de voyage (GVAV), Dominique Evéquoz, président, a indiqué avoir pu rencontrer Isabelle Moret, Présidente du Conseil National, et Hans Stöckli, Président du Conseil des États, lors de leur tournée estivale en Valais. Accompagné de François Buchard et Nicolas Emery (Buchard Voyages), ils abordé la thématique des autocaristes et des agences de voyages.

L’objectif a été d’exposer les problématiques spécifiques de certaines branches professionnelles (événementiel, voyages et indépendants) afin que ces deux premiers citoyens du pays puissent les répercuter sur les dossiers de la session de septembre. «Ces entrevues ont pu être obtenues, grâce au travail et bonnes relations du GVAV auprès du Conseil d’État valaisan et des services du département de l’économie et de la formation», précise Dominique Évéquoz.

Nous reproduisons ci-après le résumé de la teneur des débats qui a duré plus d’une demi-heure:

  • J’ai d’abord rappelé le travail essentiel des professionnels du voyage effectué pour le rapatriement de nos concitoyens au début de la crise et de la fermeture des frontières, M. Stöckli s’est dit étonné de l’ampleur de la tâche et du fait que celle-ci se soit exécutée sans aucune rémunération ni compensation pour les agences de voyages.
  • J’ai pu également décrire la spécificité de notre branche qui a effectué un important travail en début d’année que nous avons été contraint de défaire dès le printemps.
  • J’ai souligné l’ampleur des pertes enregistrées par la branche depuis le début de la crise autour des 80% de baisse de CA, ainsi que le travail supplémentaire induit par les annulations des voyages, travail tout autant bénévole et de surcroît débouchant sur un passif dans la comptabilité des agences de voyages par le fait des remboursements aux clients de prestations non fournies et non remboursées. Soulignant par la même occasion la problématique des remboursements de billets d’avion en souffrance, notamment de la part de la compagnie Swiss et la nécessité de revoir la loi sur les voyages à forfait afin de l’adapter à la réalité actuelle. J’ai également argumenté sur le fait que nous avions fait un grand effort adaptation en proposant des voyages en Suisse, mais que cela ne comblerait de loin pas le déficit actuel, cette argument fut porteur auprès de mes interlocuteurs qui ont aussi réalisé les efforts consentis dans ce sens pour le soutien à notre économie locale.
  • Les résultats du sondage opéré dans la branche en Valais ont également été fournis, avec une attention particulière sur les pertes d’emploi déjà enregistrées et celles en question si le régime des RHT devait s’éteindre. Phénomène déjà largement relayé dans les médias au sujet de la restructuration des grands groupes. M. Stöckli en a profité pour me demander si il n’était pas temps d’assainir la branche du voyage en Suisse et quels arguments pourraient être mis en avant qui justifieraient un sauvetage de notre branche. J’ai donc rappelé à nos Élus que ce travail d’assainissement avait déjà été largement opéré avec la fermeture de près de la moitié des agences de voyages au cours des 10 dernières années et insisté sur le service rendu par les quelques 8’000 agents de voyages helvétiques (essentiellement des femmes) à la population dans le conseil et l’organisation de leur projet de voyages. Un savoir-faire indigène, assorti des garanties de qualité et de sécurité ô combien importantes en ces temps de crise. Rappelant au passage notre rôle essentiel dans la gestion après-vente des dossiers de nos clients, le comparant notamment aux difficultés rencontrées par nos concitoyens ayant réservé auprès de plateformes online sises en grande partie à l’étranger.
  • La question de la faiblesse de nos marges brutes et nettes fut également évoquée comme argument sur la quasi-impossibilité de faire face aux remboursements des crédits Covid largement souscrits par nos Membres. Plusieurs questions furent d’ailleurs posées concernant l’utilisation de ces crédits dans la branche.
  • Il fut aussi question des solutions qui pourraient être apportées afin de préserver les emplois et garantir la pérennité des activités de nos agences. J’ai donc réitéré nos demandes de soutien à fond perdu et l’importance d’être enfin reconnu comme activité nécessitant des mesures de rigueur, à l’exemple des secteurs de l’événementiel, afin d’accéder aux droits RHT pour les chefs d’entreprises qui constituent l’essentiel du tissu économique de nos PME. Mme Moret a reconnu que le Parlement ne s’était finalement pas encore beaucoup préoccupé du sort des industries d’outgoing et qu’il a surtout axé ses efforts pour le soutien à l’industrie touristique indigène.

En bref, je pense, avec mes Collègues des voyages Buchard, avoir pu attirer l’attention des deux premiers citoyens du pays sur la gravité de la situation de notre branche et sur l’importance d’aborder ce sujet au plus vite au niveau des chambres fédérales. Il serait cependant souhaitable que le sujet soit directement déposé par le Conseil Fédéral, mais les Présidents des Chambres sont conscients de la problématique et devraient veiller à ce qu’elle puisse être abordée lors des prochaines sessions.

Cependant, il est évident que le travail de lobbying doit encore être intensifié et cela au plus vite, au niveau du Conseil Fédéral et des commissions parlementaires concernées. Nous comptons donc sur la collaboration de chacun afin d’activer son propre réseau de parlementaires susceptibles d’apporter un soutien à notre cause.

(CD)