La Fédération suisse du voyage (FSV) a réalisé sa 23e étude de marché portant sur la santé de la branche du voyage. Réalisée pour la quinzième fois en collaboration avec l’Université de St-Gall (IMP-HSG), cette enquête a été menée auprès des agences de voyages (retailers), sans les grands tour-opérateurs.
Le taux de retour de l’étude 2021 se monte à 61%. 443 agences affiliées à la FSV et 42 non-membres ont été invités à y participer ces derniers mois et, au final, 297 agences ont pris part à l’enquête (77% de Suisse alémanique, 20% de Suisse romande et 3% du Tessin).
Les résultats 2021 démontrent que la reprise est là après la crise du Covid-19. Les chiffres d’affaires réalisés par le secteur des voyages se sont stabilisés en 2021 par rapport à 2020. Le chiffre d’affaires moyen des agences de voyages interrogées a peu évolué (moins 1,9%) par rapport à 2020, passant de CHF 1,06 million à CHF 1,04 million, et demeure inférieur de près de 70% à celui réalisé avant la pandémie.
Alors que les petites agences de voyages ont vu leur chiffre d’affaires baisser encore, les grandes sont parvenues à rattraper leur retard. Raison pour laquelle le chiffre d’affaires par collaborateur a augmenté en moyenne, à savoir de CHF 0,3 million à CHF 0,36 million (+18,8%). Ce sont surtout les agences de taille moyenne qui ont enregistré la plus forte progression.
Les frais de personnel absorbent le produit brut
En comparaison avec l’année précédente, le rendement brut (16%) s’est avéré suffisant pour couvrir les frais de personnel et de matériel. Toutefois, les frais de personnel représentant 89% (année précédente 114%) absorbent toujours une part trop importante du produit brut. En moyenne, les agences de voyages ont néanmoins réussi à enrayer les pertes par rapport à l’année précédente. Seuls le soutien et l’aide financière de la Confédération ont permis d’atteindre un rendement net de 0% (année précédente -3%).
Indice de confiance très élevé
Toujours est-il qu’une lueur d’espoir se profile désormais clairement à l’horizon. Ainsi, l’indice de confiance FSV pour un avenir proche n’a jamais été aussi élevé concernant tous les indicateurs (taille des dossiers, prix, marge). Ce qui n’est guère surprenant.
La branche se remet à peine d’une grave crise, probablement la pire depuis la Seconde Guerre mondiale, et table pour 2023 sur un volume d’affaires de l’ordre de 85 à 90% de celui réalisé en 2019. Bon nombre d’entreprises prévoient d’augmenter leurs effectifs au niveau de l’époque d’avant la pandémie, voire au-delà, pour autant qu’elles trouvent du personnel. Sur ce point, les agences de voyages sont confrontées au même frein à la croissance que les autres prestataires de services touristiques.
Pour les 12 à 18 prochains mois, les agences interrogées s’attendent à une reprise, voire à une année quasi normale, pour autant que l’avenir ne leur réserve pas de mauvaises surprises.
Allianz et les comportements en matière de voyages
Cet été, la situation chaotique dans les aéroports bondés en raison des problèmes de capacité, des défaillances techniques ou des annulations de vols pour cause de manque de personnel ont fait la une des journaux. Les chiffres de l’étude sur le comportement en matière de réservation et de voyages menée par Allianz Partners montrent une forte croissance de la demande, de 35 à 40%.
Avec 2,3 excursions par an, le niveau d’avant le coronavirus (2,8) n’a pas encore été atteint. Beaucoup d’incertitudes freinent l’envie de voyager. Le creux de la vague de l’année passée, avec 1,7 excursion, semble cependant derrière nous. L’usage des moyens de transport est encore très différent de celui de la période d’avant le coronavirus.
L’évolution survenue depuis l’année dernière a réduit l’écart occasionné par le coronavirus, mais la voiture reste, de façon très nette, le moyen de transport le plus utilisé pendant les vacances (pour 8 personnes sur 10). 15 % des personnes interrogées utilisent encore exclusivement leur propre voiture. L’augmentation du nombre de passagers aériens de +41 % (par rapport à l’année précédente) montre cependant que les gens essaient à nouveau d’échapper les embouteillages des routes vers le sud.
Ainsi, cette année encore, des destinations proches sont la plupart du temps au programme. Pour près des deux tiers des personnes interrogées, il est clair que cette année, elles n’ont pas encore rattrapé leurs projets de voyage avortés. L’envie de partir loin est bien présente, des États-Unis à l’Australie en passant par le Canada, l’Islande, la Thaïlande et le Japon. Mais la plupart des voyages se font encore en Suisse ou dans les pays voisins. Les incertitudes et le sentiment de complexité sont encore prédominants. Enfin, les obstacles rencontrés pendant la planification du voyage conduisent à un besoin accru d’information chez environ deux personnes interrogées sur cinq.
L’envie est là, mais…
Contrairement aux attentes, les réservations de voyages hors ligne dans une agence de voyages sont aujourd’hui moins nombreuses. En 2019, plus d’une personne sur quatre a réservé son voyage au guichet d’une agence de voyages, contre moins d’une personne sur cinq en 2022. Il reste à déterminer si cela peut s’expliquer par un changement de comportement en matière de réservation ou par le fait que les voyages lointains plus compliqués, qui nécessitent de recevoir beaucoup de conseils, ne sont pas encore à l’ordre du jour.
Dans le domaine de l’assurance voyage, le nombre de conclusions de contrats d’assurance annuelle est corrélé à l’activité de voyage. Une légère augmentation est ici perceptible, mais les valeurs restent en deçà des résultats de 2020 et 2019, alors même que le rôle de l’assurance voyage évolue considérablement dans le monde entier. Le nombre croissant de certificats d’assurance voyage exigés à l’entrée dans plus de 40 pays en est un bon exemple.
(DS)
Développement dans la prochaine édition de TRAVEL INSIDE.
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