Olivier Emch: «Ne bradons pas nos services au risque de perdre en crédibilité!»

Le Groupement des agences de voyages de Genève (GAVG) a tenu son assemblée générale annuelle dans les locaux de la FER.
Sonja Laborde (TPS, à gauche) et Romain Vetter (Swiss, à l'arrière-plan) en compagnie du comité du GAVG: depuis la gauche Claude Luterbacher, Olivier Emch, Patrice Oppliger, Sophie Felber, Jean-Claude Fert et Guillaume Winterstein. ©TI

Comme le veut la tradition, c’est à la Fédération des entreprises romandes (FER) que le GAVG s’est réuni mardi soir en assemblée générale statutaire. Cinquante membres du groupement genevois ont participé à cette AG qu’ont honoré de leur présence Sonja Laborde, coprésidente de TPS et membre du comité de la Fédération suisse du voyage (FSV) et Romain Vetter, Head of Western Switzerland de Swiss.

«La crise du Covid est dernière nous – du moins je l’espère – et nous avons retrouvé une bonne partie de notre chiffre d’affaire. Mais le quotidien nous rattrape rapidement et nous voilà à nouveau confronté à d’autres problèmes. Difficulté de trouver des nouveaux collaborateurs, rapports difficiles avec certains fournisseurs toujours en sous-effectifs, désir de certains de nos partenaires de nous ‘by-passer’, contrôle financier IATA à nouveau de rigueur, décomptes du Fonds de garantie qui ne s’annonce par forcément simple et réaliste, volonté de certaines compagnies aériennes à distribuer différemment leurs offres NDC, contraintes afin de protéger les données clients ou encore progression de l’intelligence artificielle qui risque bien de nous surprendre.  Ces difficultés font partie de la vie de notre branche et nous ne sommes pas les seuls à devoir nous adapter», a rappelé Olivier Emch, président du GAVG et membre du comité de la FSV.

Jamais autant de membres

Mais les professionnels du voyage savent se réinventer, se motiver, s’adapter, s’unir pour faire face aux nouvelles contraintes, comme on l’a vu au cours des dernières années. «Alors, oui nous acceptons les changements et encore une fois nous saurons nous adapter et trouver des solutions. Le GAVG n’a jamais compté autant de membres et je ne peux que m’en réjouir. Et nous continuerons à représenter, souvent dans l’ombre, les intérêts des agences de voyages avec notre association faîtière la FSV. Nous voici à la sortie d’une crise que déjà d’autres événements tragiques impactent encore une fois directement le monde du voyage. Néanmoins la reprise est bien réelle et implique de changer certaines habitudes. Cette période n’est pas simple mais je ne peux que vous encourager à aller de l’avant et à motiver vos équipes afin de retrouver le chemin du travail. Maintenons notre qualité, continuons à démontrer notre efficacité que ce soit auprès de nos voyageurs d’affaires ou des vacanciers et démontrons que, plus que jamais, il est avantageux de faire appel à des professionnels du voyage afin de découvrir le monde et se déplacer en toute tranquillité et bien conseillé. Mais ceci à un prix, ne bradons pas nos services au risque de perdre en crédibilité», a poursuivi Olivier Emch.

Situation financière saine

Au sortir de cet exercice, la situation financière du GAVG est saine, comme l’a indiqué le trésorier Jean-Claude Fert. Les actifs se montent à CHF 133’297,96 auxquels s’ajoutent des placements et un compte courant pour un total de CHF 160’949,61. Le compte d’exploitation du GAVG est de CHF 14’850 et le bénéfice de l’exercice sous revue a atteint CHF 8040,10.

Toujours au plan financier mais à l’échelon national cette fois-ci, Claude Luterbacher, membre du Conseil de fondation du Fonds de garantie de la branche suisse des voyages s’est félicité de l’absence de faillite durant l’année 2022, malgré le contexte tendu.

En revanche, Claude Luterbacher a rappelé que les déconfitures de STA Travel et Reisecenter, intervenues en 2020, ont causé un dommage net de CHF 1,6 million pour le Fonds de garantie dont les réserves, actuellement, atteignent CHF 6,619 millions – en tenant compte des prestations spécifiques des membres, le montant atteint quelque CHF 70 millions.

Formation: trois contrats pour la rentrée

Comme l’a rappelé Olivier Emch en préambule, la relève constitue un dossier qui tient à cœur le GAVG. La prochaine volée d’apprentis 2023/2026 vivra sous le régime de la réforme de la formation Employé de commerce, réforme qui comporte encore certaines inconnues pour les entreprises formatrices.

Mais comme l’a rappelé Sophie Felber, en charge du dicastère formation, deux journées destinées aux formateurs auront lieu à Lausanne le 25 mai et le 13 juin et permettront de répondre à la plupart des questions qui ne manquent pas de turlupiner les entreprises formatrices. Pour la rentrée d’août, le GAVG annonce d’ailleurs la conclusion de trois contrats d’apprentissage, chiffre qui pourrait, peut-être, augmenter.

Toujours en termes de formation, un bémol toutefois: dans une intervention, Alexandre Python (Ad gentes) a relevé que certains spécialistes de l’orientation professionnelle ont dénigré ouvertement l’apprentissage face à des jeunes sortant de l’école obligatoire, et les ont encouragés à plutôt choisir la voie des études. Un discours qui n’a pas lieu d’être dans un pays dont tous les voisins et même les USA saluent le mode de formation duale aboutissant à un CFC.

Points formels acceptés à l’unanimité

Tous les points figurant à l’ordre du jour de cette AG 2023 ont été acceptés à l’unanimité des membres présents. 2022 ne constituant pas une année d’élections, le comité élu pour trois ans demeure en place. Il reste composé du président Olivier Emch, du trésorier Jean-Claude Fert, de la responsable formation Sophie Felber, de Claude Luterbacher, de Patrice Oppliger et de Guillaume Winterstein, élu l’année passée. A noter que ce dernier a été nommé vice-président du GAVG par le comité.

Swiss restaure le dialogue

Après le succès du Forum organisé à Lausanne au début mars et dont TRAVEL INSIDE était partenaire média, le dialogue a bel et bien repris entre Swiss et les agences de voyages, notamment grâce à la nouvelle équipe de la compagnie aérienne nationale chargée de la Suisse romande au niveau des ventes. Cette table ronde organisée à Lausanne avait en effet permis de faire le tour du propriétaire avec Stéphane Jayet, vice-président de la FSV, et Romain Vetter, Head of Western Switzerland de Swiss.

Olivier Emch et Romain Vetter, Swiss,

 

Dans son message, Romain Vetter l’a rappelé: il convient de se reconnecter après des années où le dialogue n’existait presque plus. «A ce propos, et au nom de Swiss et de Lufthansa Group, je tiens à vous remercier pour tout le travail effectué pendant les deux à trois années de Covid. Aujourd’hui, nous avons la ferme volonté de nous reconnecter aux agents de voyages», a insisté Romain Vetter.

Sans occulter les problèmes de problèmes de moteurs affectant les A220, Romain Vetter a rappelé que Swiss propose cet été une quarantaine des destinations au départ de Genève et que la production ici devrait atteindre entre 90 et 95% de ce qu’elle était avant le Covid. Il conviendra également de défendre la liaison domestique Genève-Zurich du point de vue économique, ligne mise sous pression par certains milieux politiques.

Et pour joindre l’utile à l’agréable, Lufthansa Group a sponsorisé l’apéro final de l’AG au 8e étage de la FER.

(Dominique Sudan)