«La Romandie devrait n’être qu’une seule section de la FSAV» (Edition 2006-42)

Les groupements régionaux et la FSAV veulent aborder l’avenir avec des structures communes modernisées. La création de sections est à l’étude.

Cette démarche se fonde sur la cons-tatation que les structures actuelles, à savoir deux niveaux fédératifs indépendants sur le plan juridique, ne répondent plus aux exigences d’aujourd’hui. Gilbert Barbey, président de l’Association vaudoise des agences de voyages (AVAV), est actif dans le groupe de travail formé de la FSAV et de quatre autres présidents de groupements régionaux – Walter Kunz et Hans-Jörg Leuzinger ont participé aux trois dernières séances, de même qu’Esther Schawalder.

«La grande différence entre le projet d’aujourd’hui et celui qui avait été balayé il y a une douzaine d’années tient dans le fait que l’initiative vient de la base: cette fois-ci, ce sont les groupements qui ont approché la direction de la FSAV pour revoir la structure complète et envisager la création de sections», explique le président vaudois.

Constatant à Lucerne déjà que la Conférence annuelle des présidents ne sert finalement qu’à faire connaissance avant d’aborder rapidement les problèmes du jour, les présidents de plusieurs groupements influents ont pris le taureau par les cornes. «La FSAV fait parfaitement son travail mais nous souhaitons améliorer la communication avec elle. Un jour par an ne suffit pas à œuvrer dans la même direction, Le reste de l’année, chacun d’entre nous est confronté aux problèmes réels, ceux du terrain et des membres qui, souvent, sont des succursales de grands TOs», ajoute Gilbert Barbey.

S’il siège dans le groupe de travail ad hoc, Gilbert Barbey s’empresse de préciser qu’il ne faut y voir aucun intérêt personnel: il n’est là que pour défendre la position de la Suisse romande et éviter que les francophones n’aient pas voix au chapitre.

«L’idée est simple, poursuit Gilbert Barbey. En finir avec le découpage cantonal et réduire le nombre de groupements en donnant naissance à six ou sept régions, par exemple. La baisse des coûts et des cotisations est aussi visée. A l’AVAV par exemple, 65 membres sur 80 s’acquittent de cotisations à double. A Genève, la situation est pire. Le but consiste aussi à n’avoir plus qu’un centre de facturation, la FSAV. Quant à la formation, elle est déjà coordonnée au niveau romand; sans toucher à cette centralisation, on pourrait renforcer la logistique au siège de la FSAV et décharger les groupements régionaux au plan administratif, notamment dans la facturation.»

Les sections en gestation devront aussi être créées dans le respect total des particularismes régionaux. C’est le cas de Genève qui bénéficie encore de subventions étatiques dans le cadre de la formation professionnelle – Genève n’est pas un cas isolé – même s’il est prévu, à l’horizon 2008, d’harmoniser les subventions au plan national sous l’égide de la Confédération. «Dans chaque cas, il faudra trouver une solution juridique. Mais dans l’absolu, la Romandie devrait, selon moi, n’être qu’une région de la FSAV», ajoute le président de l’AVAV.

En partant de ce principe, l’Union romande des agences de voyages (URAV) formerait la section «Romandie». Ce qui, logiquement, signifie presque la dissolution des associations existantes, même si l’on peut aussi imaginer la création de deux régions en Suisse romande, Arc lémanique (Genève et Vaud) et Romandie (Fribourg, Neuchâtel et Valais).

«Là, tout est ouvert. Juridiquement, la dissolution d’une association est un processus très long car la fortune doit être répartie entre les membres. Et s’il y a mutations de membres, l’équation devient presque insoluble. Dans le cas de l’AVAV, on peut imaginer que l’association continue d’exister avec des statuts limités à leur plus simple expression; cette solution permet aussi de demeurer membre de la Chambre de commerce, et de rester actionnaire de TTW SA, par exemple», ajoute Gilbert Barbey. Dans tous les cas, le groupe de travail présentera quelques lignes de son projet à l’assemblée de la FSAV, mercredi à Montreux.

Dominique Sudan

Genève favorable au projet
L’Association genevoise des agences de voyages (AGAV) parle en faveur de la mo-dernisation des structures actuelles. Serge Bacher, son président, confirme
que si son association est favorable au principe, elle ne cache pas qu’un grand nombre d’inconnues doit être levé avant d’aboutir à du concret.
Genève, de toute manière, demeure un cas particulier dont il conviendra de tenir compte, réalité que n’ignore pas le groupe de travail constitué.    

DS

Quid des actions de TTW SA?
Il convient de rappeler à ce propos que chaque groupement d’agences de voyages a un statut différent dans ce cas précis: certains groupements ont acheté leurs actions alors que d’autres les ont reçues.
Jacques Lathion, président de TTW SA, souligne: «Dans un tel cas, c’est l’Article 8 du Droit d’acquisition prioritaire qui s’applique. Si un actionnaire aliène une ou plusieurs actions, les autres actionnaires ont un droit d’acquisition prioritaire.  Saisi par un actionnaire d’une requête de transfert, le conseil d’administration la transmet aux autres actionnaires en leur impartissant un délai d’un mois pour exercer leur droit d’acquisition. Si plusieurs actionnaires se portent acquéreurs, les actions aliénées sont réparties entres eux proportionnellement au nombre d’actions qu’ils possèdent. Le prix d’achat est égal à la valeur réelle. Le transfert est subordonné à l’approbation du conseil d’administration et aucun actionnaire ne peut détenir plus de 18% du capital.    

DS