Swiss veut réduire rapidement les réservations fictives en mettant à lamende les agences coutumières du fait. Lorsquune réservation a bel et bien été effectuée, que le billet na pas été émis et que le passager, de facto, est no-show, un ADM (Agent Debit Memo) de CHF 200. parviendra à lagence coupable. Cette mesure sera appliquée dès le 1er août 2007, ainsi que Swiss la communiqué il y a quelques jours dans sa Newsletter.
Si la FSAV ne souhaite absolument pas prendre la défense des moutons noirs qui agissent ainsi sciemment et ne respectent pas les règles, elle ne mâche pas ses mots face à la décision de Swiss, à la façon de communiquer ce choix et à lapplication de la nouvelle règle. Cest Marcel Hausheer, chef du groupe de travail Trafic aérien, qui le dit. Membre du comité de la FSAV et du même groupe de travail, Claude Luterbacher (TransContinental) abonde dans le même sens: «Une fois de plus, une compagnie aérienne adopte une attitude policière en taxant celui qui ne peut pas se défendre et en imposant un diktat à son plus grand client, en loccurrence le réseau de distribution. A mon sens, cest aux compagnies aériennes de mettre en place avec les GDS les applications permettant de contrôler ce genre de dérapages. Cest aussi aux compagnies aériennes dassurer le suivi des dossiers clients et de sinquiéter de la situation lorsquune réservation effectuée na pas été suivie de lémission du billet.»
Estimant au passage quun ADM ne doit pas servir à ce genre damendes, Claude Luterbacher ne veut pas déclarer la guerre à Swiss, ni aux autres: «Au contraire, je serais tout à fait favorable à la conclusion dun gentlemans agreement avec les compagnies. Les agences sérieuses elles sont extrêmement nombreuses ont tout à gagner même si un tel accord ne serait pas gratuit: on doit le négocier ensemble et dans un fair-play total pour aboutir à une vraie win-win situation.»
Et Claude Luterbacher de poser trois questions: quen est-il des réservations effectuées par un broker pour une agence qui nest pas agréée IATA? Quid des doubles réservations queffectuent les airlines pour leurs clients directs? Quadviendra-t-il des vols aller et retour réservés uniquement pour profiter du meilleur tarif, le passager renonçant de toute façon à son deuxième leg?
De plus, certaines affaires passées ont clairement démontré que le transporteur national dicte la loi dans son pays; sans attaquer Swiss, le groupe de travail Trafic aérien craint fort que les autres compagnies suivent relativement rapidement lexemple en matière de no-shows et introduisent des pénalités similaires. Au final, la FSAV estime que Swiss, qui connaît parfaitement les moutons noirs du secteur, ne devrait pas irriter lensemble de la branche en utilisant un ADM comme moyen de pression, dautant que les ADM restent actuellement un sujet délicat.
Dominique Sudan