Lyria n’enchante pas les TOs (Edition 2006-39)

La société Lyria a développé une offre afin de contrer l’offensive des compagnies aériennes. De leur côté, les TOs ne peuvent que constater cette concurrence.

Après avoir lancé ses tarifs Piccolo au départ de Genève, équivalents des tarifs Prem’s des TGV, Lyria a étendu l’offre au départ de Lausanne et compte la développer. Fonctionnant sur le principe des Low Cost, ces billets permettent d’acheter un billet Genève–Paris dès 32 francs et Lausanne–Paris dès
47 francs.

Pour Railtour Suisse et Frantour, ces promotions sont un phénomène peu réjouissant. «Pour ma part, je comprends très bien la démarche de Lyria, commente Beni Imhof, responsable des transports chez Railtour. Mais je dois reconnaître que cela nous crée une concurrence très forte, même si elle est encore irrégulière.»

Chez Frantour, Guy Schoenenberger, directeur général, adopte un point de vue similaire: «Dans ce problème, ce n’est pas nous qui tenons le couteau par le manche. Même si cela ne nous enchante pas, nous devons faire face au phénomène Low Cost dans notre secteur, et c’est ainsi. Pour l’instant, nous restons satisfaits de nos résultats.»

Christian Rossi, directeur général de Lyria, considère ces tarifs comme une adaptation au marché d’aujourd’hui. «Ces promotions sont une réponse à l’offre Low Cost de l’aérien. Dans un premier temps, nous avons testé ces tarifs sur le segment Genève–Paris. Les bons résultats nous ont poussés à étendre ces tarifs et à les généraliser. Depuis leur introduction, rien que sur Berne nous avons pu séduire 2’500 clients.

A l’heure actuelle, le temps de trajet freine quelque peu les voyageurs au départ de Zurich, mais c’est un problème qui devrait disparaître une fois la mise en place du TGV via Bâle.»

Toutefois, cette opération tarifaire ne représente aucun abandon des tour-opérateurs. «Railtour et Frantour, pour ne citer que ces deux partenaires, forment un des piliers de Lyria. Nous ne cherchons pas à les écarter ou à nous distancer de par nos promotions. Il est à mon sens impensable de prétendre vouloir assumer l’entier de notre distribution avec seulement seize personnes alors que nos partenaires ont un réseau de taille conséquente.»

Christian Rossi continue en constatant: «La vente de billets secs par le biais des agences de voyages ne représente qu’une faible proportion. Il faut simplement que les tour-opérateurs comme Frantour et Railtour comprennent que la clientèle d’aujourd’hui va plus facilement réserver par elle-même. Le développement d’Internet a considérablement facilité cette pratique. C’est à eux de réagir et de montrer leur valeur ajoutée.»

Cédric Diserens