«Les gens vaccinés ne devraient pas être soumis au test»

Walter Kunz rappelle l’allègement des mesures demandé aux autorités fédérales.
Tempi passati: Walter Kunz hat fast 24 Jahre dem SRV gedient. Jetzt wird er Ombudsman der Reisebranche..

Pour l’instant, recevoir deux dose de vaccin contre le Covid-19 ne suffit pas au voyageur suisse pour échapper aux quarantaines. La Fédération suisse du voyage (FSV) veut que cela change et a demandé des concessions à Alain Berset, Conseiller fédéral.

Dans une longue interview accordée aujourd’hui au quotidien fribourgeois La Liberté, Walter Kunz, directeur de la FSV, revient sur cette problématique et sur l’état actuel de la branche des voyages. Extraits:

L’obligation de respecter la quarantaine pour les voyageurs vaccinés et testés vous pèse. Ces derniers vont-ils pouvoir voyager plus librement?

Divers responsables de notre fédération ont rencontré le Conseil fédéral à ce sujet, ainsi qu’Anne Lévy, directrice de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Nous avons demandé que les voyageurs au bénéfice d’une double dose de vaccin contre le Covid-19 soient dispensés de quarantaine, comme c’est déjà le cas en Allemagne. Et nous souhaitons aussi cette dispense pour ceux qui ont subi un test PCR négatif. Nos doléances vont être étudiées.

Il faut le dire: voyager aujourd’hui est compliqué!

Aujourd’hui, un voyage en Espagne se passe comme suit: il faut un test PCR pour y aller et un autre au retour. Ce test, soit dit en passant, est contrôlé en Espagne mais pas du tout au retour en Suisse!

Ceux qui ont reçu le vaccin complet ne devraient pas être soumis au test PCR comme c’est le cas jusqu’à maintenant. Cela doit changer. Toute l’Europe va dans cette direction.

Est-ce que le Conseil fédéral pourrait annoncer ce changement demain mercredi?

Non, mais la mesure visant à dispenser les voyageurs de quarantaine s’ils sont vaccinés ou testés va être étudiée et une décision devrait tomber à fin mai. Attendre le passeport vaccinal à fin juin est trop long pour nous. On ne sait pas si le Conseil fédéral et l’OFSP pourront tenir le délai annoncé. Il y a urgence. Dans l’intervalle, le certificat de vaccination actuel, le carnet jaune, suffit.

Le système de liste des pays à risque est-il supportable?

Non. Prenez le Costa Rica par exemple, une destination très prisée, même durant la pandémie. Il a été soudain mis sur la liste des pays à risque parce que 7 cas ont été découverts dans un avion au retour, nous a expliqué l’OFSP. Or, le critère qui fait foi n’est pas celui-ci, mais le nombre de cas pour 100’000 habitants. Et ce dernier est inférieur à la norme admise pour le Costa Rica. Incompréhensible.

Allez-vous fermer les transports publics parce que vous avez sept cas découverts dans un train? On espère que cette liste soit bientôt du passé! Ce document connaît des changements incessants et c’est insupportable pour la branche. Il est pratiquement impossible de planifier à l’avance, ce qui est fondamental pour le secteur.

L’Egypte, par exemple, marchait bien. Mais depuis deux semaines, elle se retrouve à risque…

Tout à fait, cette destination marchait très bien pour les vacances scolaires du printemps. Il y a aussi les Maldives ou les Emirats arabes unis. Dubaï, par exemple, a été mis puis retiré de la liste depuis la semaine dernière. A en choper le tournis.

Pour rire un peu, nous disons que l’OFSP choisit les destinations marchant le mieux pour les mettre sur la liste.

Le délai laissé aux voyageurs pour rentrer en cas de classement sur la liste des pays à risque est-il trop court?

Bien sûr. La liste sort le mercredi et un voyageur se trouvant encore dans le pays après dimanche minuit est soumis à la quarantaine. Nous l’avons expliqué à M. Berset. Nous lui avons fait comprendre que si un touriste suisse se trouve à Chypre et que cette île est classée à risque le mercredi, on doit quand même lui donner la possibilité de rentrer à la maison pour lui éviter la quarantaine.

Vous voulez que l’OFSP détaille davantage la situation dans les pays de destination?

C’est exact. Une situation ne doit pas être donnée pour tout le Portugal par exemple mais également pour des îles comme Madère ou les Açores qui ont très peu de cas de Covid. En plus, ces destinations ont tellement peur d’un confinement qu’elles feront tout pour se préserver. Ce sont donc des destinations sûres.

C’est sans comparaison avec ce qu’on a pu voir cet hiver dans des stations comme Grindelwald où les gens étaient agglutinés. (TI)