Mise en faillite technique de Thai Airways

Ce nouvel épisode compromet fortement la reprise des activités touristiques en Thaïlande.
©zVg/màd

C’est déjà la quatrième fois que la compagnie nationale Thai Airways International repousse la reprise de ses vols internationaux. Le transporteur a de fait transmis la semaine dernière à OAG, entreprise qui gère les horaires des compagnies aériennes dans le monde, un ajustement de ses lignes aériennes internationales. Après avoir annoncé une reprise en juin, puis début juillet, puis la mi-juillet, voici maintenant que le transporteur ne prévoit plus de reprendre ses vols avant août. La parution sur le site d’OAG permet de fait d’ouvrir la commercialisation et la vente des vols, même si un membre de la direction a indiqué au Bangkok Post «qu’il ne s’agit que d’une hypothèse de travail».

Reprise repoussée en août

Selon OAG, la compagnie a repoussé la reprise de ces vols entre le 1er et le 3 août au lieu des 15 et 16 juillet. Le transporteur exploiterait un réseau de 34 destinations dans le monde dont seulement sept destinations en Europe. Bruxelles, Copenhague, Francfort, Londres, Munich, Paris et Zurich sont les villes de nouveau desservis. Zurich sera servi par quatre vols hebdomadaires et Paris CDG par trois vols hebdomadaires en Boeing 777-300ER en configuration tri-classe. Le transporteur abandonne la desserte de l’Italie, de Moscou, Oslo, Stockholm et Vienne.

Une telle décision est liée à la suspension de l’énorme dette du transporteur durant cette faillite technique. La compagnie a une ardoise de CHF 8,5 milliards de dont une partie provient du leasing d’avions. Sur la centaine d’appareils dans la flotte de Thai Airways, 70 sont en leasing financier ou en leasing d’exploitation. Les créanciers de la compagnie pourraient logiquement immobilisés les appareils se trouvant à l’étranger. D’où prudence de la direction…

Cet épisode devrait avoir des conséquences désastreuses pour le tourisme international du Royaume. Le gouvernement étant fortement impliqué dans la gestion de la compagnie nationale – il possède encore 47,86% du capital-actions -, il pourrait de fait repousser la réouverture des frontières et continuer de bannir tous les vols internationaux jusqu’à ce que Thai reprenne effectivement ses activités. Un Vice Ministre indiquait ainsi aux médias thaïs qu’il ne voyait pas de réouverture du pays à l’international avant le 3ème trimestre, voir le 4ème… (Luc Citrinot, Bangkok)